Avec son deuxième film, la cinéaste Marie Garel-Weiss confirme son talent d’écriture burlesque.
Après le doux-amer La fête est finie, premier long sur la dépendance (à la drogue, à l’amitié, à l’amour), Marie Garel-Weiss saute le pas de la franche comédie. Du premier au deuxième, la cinéaste conserve ce même questionnement sur la nécessité d’un rapport sobre au monde opposé à une vision euphorique, exaltante, ou disons romanesque et dangereuse de la vie.
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Ici, ce sont les yeux inlassablement écarquillés de Mimi (Daphné Patakia, qui depuis sa partition lunaire dans la série Ovni(s) a scellé dans son jeu une fantaisie rêveuse et farfelue épousée avec une fluidité déconcertante), qui accueillent le monde environnant et ses événements avec une générosité sans pareille, à l’image d’une nymphomanie éprouvée sans aucune restriction d’interprétations, de fantasmes et de passages à l’acte.
Chemins de traverse
Mimi n’est pas sous stupéfiants mais sort tout juste de l’HP et rejoint bientôt Paul (Benoît Poelvoorde), avocat sur le déclin et autre esseulé écorché, pour lui prêter ses talents de juriste. Quelque chose sur cette Branche rappelle la mélancolie toute salvadorienne de ces solitudes un peu mytho, un peu frappées, réunies pour supporter les ravages de ce qui fait norme.
Pour son deuxième long, Marie Garel-Weiss fait preuve d’un talent d’écriture burlesque incontesté qui s’incarne avec justesse et drôlerie dans les mouvements (in)contrôlés de ses personnages border, quitte à délaisser un scénario qui se consume en se faisant. Dommage qu’il manque à la forme du film un goût du décrochage, une maîtrise même foutraque qui aurait sans doute pu l’empêcher de succomber à ce contre quoi il se bat : une petite musique de fin un brin balisée.
Sur la branche de Marie Garel-Weiss, en salle le 26 juillet.
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