Sur une île grecque, la rencontre d’un médecin autochtone taiseux et d’une jeune touriste allemande extravertie.
Quadra solitaire et taciturne, Kostis est engagé comme médecin sur l’île d’Antiparos. L’hiver, il soigne les paysans locaux et se couche tôt. Arrive l’été et ses hordes de touristes allemands le plus souvent jeunes, babas cool et naturistes. L’une d’elle, la belle Anna, se fait soigner un bobo chez Kostis et le drague ouvertement.
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Suntan, c’est un peu “L’Ange bleu chez les nudistes”, l’histoire d’un grand malentendu entre le sexe et les sentiments, entre le jeu et la tragédie, entre les privilégiés du physique et les moins gâtés, peut-être aussi entre l’hédonisme consumériste allemand et des Grecs intériorisant un complexe d’infériorité sous le soleil noir de la dette.
Un film houellebecquien
Papadimitropoulos filme la descente aux enfers de Kostis, qui s’opère par fluctuations successives, en crabe (un pas en avant, deux pas en arrière), au gré des oukases désirants ou pas d’Anna. Il capte l’internationale de l’hédonisme sans flancher (nudité à foison et scènes de sexe) mais on décèle aussi dans son regard une part de reproche vis-à-vis de ces “envahisseurs” saisonniers, saisissant toute l’ambiguïté du tourisme moderne, qui profite économiquement aux autochtones mais peut aussi leur causer des dégâts culturels et psychologiques. Suntan, film houellebecquien.
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