Le deuxième film de Jim Jarmusch après Permanent Vacation. Willie (John Lurie, saxo des Lounge Lizards) est obligé d’héberger chez lui pendant quelques jours sa jeune cousine venue de Hongrie pour rendre visite à sa tante de Cleveland. Le copain de Willie, Eddie, en pince un peu pour Eva. Les voilà partis pour Cleveland. Le […]
Le deuxième film de Jim Jarmusch après Permanent Vacation. Willie (John Lurie, saxo des Lounge Lizards) est obligé d’héberger chez lui pendant quelques jours sa jeune cousine venue de Hongrie pour rendre visite à sa tante de Cleveland. Le copain de Willie, Eddie, en pince un peu pour Eva. Les voilà partis pour Cleveland. Le comble de la branchitude étant de ne pas l’être, Stranger Than Paradise, marqué années 80 mais résistant merveilleusement à la revoyure, est le contraire d’un film trash : plans fixes à la Ozu, jeunes gens Nouvelle Vague (ou New Wave) mais “no sex every night”, humour pince-sans-rire, stases composées, pose équilibrée du récit et maîtrise de l’ellipse – on ne perd jamais le contrôle dans le cinéma de Jarmusch. Plus étrange que le paradis, l’imaginaire, cette zone protégée entre les fantasmes de la vieille Europe comme repoussoir et l’Amérique noire (les usines de Cleveland), blanche (le lac Erié qu’on ne voit pas à cause du temps), vaine et vide (la Floride, c’est moche finalement). Un film en jeu d’échecs ou tout se joue entre les cases. Le grand film de la Quinzaine 1984.
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(Critique parue dans le supplément au n°646 des Inrockuptibles, Les 40 ans de la Quinzaine)
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