Stop la violence, naissance d’un mouvementd’Ariane DoubletDocumentaire Créé par un groupe de jeunes de banlieue d’Ile-de-France, le mouvement Stop la violence a déclenché dans le débat public une vraie curiosité pour l’originalité de son organisation et le renouvellement du discours sur les violences urbaines , non sans susciter des réserves quant à l’efficacité de […]
Stop la violence, naissance d’un mouvement
d’Ariane Doublet
Documentaire
Créé par un groupe de jeunes de banlieue d’Ile-de-France, le mouvement Stop la violence a déclenché dans le débat public une vraie curiosité pour l’originalité de son organisation et le renouvellement du discours sur les violences urbaines , non sans susciter des réserves quant à l’efficacité de son action. D’aucuns ont reproché à ses militants de se faire plus ou moins « manipuler » et « récupérer », autant par les mentors de Nova, qui les ont guidés dans l’écriture de leurs textes, que par les hautes sphères ministérielles, auprès desquelles ils ont bénéficié d’une attention inhabituelle. En plus de ces critiques, s’en rajoute une autre, plus grave : son incapacité à se situer dans une problématique vraiment constructive. « Dire non à la violence, très bien, et puis après ? », rétorquent les sceptiques qui n’y voient qu’un feu de paille. C’est précisément parce que ce documentaire d’Ariane Doublet qui a accompagné les principaux acteurs du collectif, depuis le lancement de leur mouvement jusqu’à la préparation d’une manifestation parisienne, le 29 mai prochain illustre à merveille toutes ces questions qu’il est passionnant. Non en hagiographe du mouvement mais en simple témoin, Ariane Doublet a enregistré, outre l’entrain et l’énergie dévorante des acteurs d’un mouvement en train de naître, leurs doutes au cœur même de l’action. Nicolas, le plus impressionnant dans cette forme brute de militantisme, n’hésite pas, dans une séquence pleine d’une tension sourde, à affirmer sa méfiance envers son mentor David Assouline un pro des réseaux et de l’agitation politiques qui lui propose de serrer la main de Lionel Jospin devant les caméras de télé. Le récit de l’avancée du mouvement prend la forme d’une aventure collective en devenir, que l’on suit captivé de bout en bout, de discussions houleuses en rencontres avec les habitants des cités. Ariane Doublet dévoile l’apprentissage de la politique, des usages judicieux de la parole contestataire chez ces jeunes dont on admire l’élan qui les anime, sans savoir encore où il les conduira.
Jean-Marie Durand
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