Qui mieux qu’Andrew Weatherall pourrait se prévaloir d’incarner l’évolution musicale de ces vingt dernières années outre-Manche ? A part quelques mutants chroniques du type John Lydon, New Order, Bobby Gillespie ou Norman Cook, peu de musiciens ont ainsi traversé tous les courants en vogue, lançant les modes et laissant une trace indélébile. Ce personnage discret, […]
Qui mieux qu’Andrew Weatherall pourrait se prévaloir d’incarner l’évolution musicale de ces vingt dernières années outre-Manche ? A part quelques mutants chroniques du type John Lydon, New Order, Bobby Gillespie ou Norman Cook, peu de musiciens ont ainsi traversé tous les courants en vogue, lançant les modes et laissant une trace indélébile. Ce personnage discret, l’un des plus importants que la scène acid-house insulaire ait connus depuis 1988, a fait ses classes dans l’industrie dérangée de Psychic TV à la fin des années 70, avant de participer à l’explosion de la vague techno baléarique dix ans plus tard. Réputé, à l’époque, pour ses innombrables remixes de la scène indie-rock, du Soon de My Bloody Valentine au Come home de James, c’est avec la production du manifeste techno rock de Primal Scream, Screamadelica, que Weatherall va s’imposer comme le gourou d’une génération en devenir, le plus brillant médiateur entre rock et dance-floor. Depuis, il ne cesse de se dérober à la médiatisation, filant la métaphore guerrière et enchaînant les collaborations comme les nouvelles formations. Le besoin d’anonymat est un luxe dont il ne parvient pas à se défaire. Après l’aventure concomitante du label et du groupe Sabres Of Paradise en parallèle de ses interventions régulières au club Sabresonic, il fonde avec Keith Tenniswood, l’ingénieur du son de Sabres Of Paradise, Two Lone Swordsmen. Ses neuf titres le deuxième disque sorti par le nouveau label de Weatherall, Emissions Audio Output, après le double album The Fifth mission de l’été dernier puisent dans l’electro-dub l’essentiel de son inspiration féconde. Sous ce nom qui continue d’entretenir l’énigme Weatherall, il propose, avec Another heady cocktail en ouverture, une relecture éclectique de ses différentes racines musicales, tout en feintes de production, sans artifices inutiles. Le festival Boréalis a récemment reconnu ses talents de DJ en lui proposant de clôturer une scène à haute concurrence effervescente : son mix a stupéfié par son ouverture d’esprit, tellement il devient rare de voir un pousse-platine aussi excitant se doubler d’un artiste aussi créatif.
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