Reprise en copie neuve d’un petit chef-d’œuvre fordien.
Six films importants de Ford ressortent en copies neuves : La Poursuite infernale, Les Raisins de la colère, Qu’elle était verte ma vallée, Vers sa destinée, Je n’ai pas tué Lincoln et un petit bijou moins connu, Steamboat round the Bend. L’action se déroule sur le Mississippi et ses bateaux à roues à aubes (les steamboats), sur lesquels « Doc » Pearly (Will Rogers) a gagné un peu d’argent en commercialisant un breuvage médicinal de son invention… Pearly achète un steamboat avec son neveu Duke, pilote de bateau. Mais voici que Duke débarque avec une fille des marais qu’il a enlevée à son père, Fleety Belle. Dans leur fuite, Duke a malencontreusement tué un homme… Sur ce sujet de mélodrame (Duke risque d’être pendu), Ford tisse une comédie dramatique brillante (il faut voir ici avec quel talent il remplace une scène de procès par son récit déchirant), où l’on retrouve toutes les caractéristiques de son cinéma (personnages truculents, glorification de la communauté, sens du paysage, etc.), mais qu’il tire aussi parfois vers le burlesque, voire un surréalisme sans doute inconscient, comme dans cette scène où « le nouveau Moïse » (un prophète moderne qui prêche le long du Mississippi) jette dans la chaudière du steamboat en manque de bois des mannequins de cire représentant les héros de l’Ouest américain… A la fin, il ne faut à Ford que deux plans de quelques secondes pour décrire le bonheur et provoquer le nôtre.
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