L’acteur Anthony Daniels, qui incarne le droïde C-3PO dans « Star Wars » est revenu dans une interview accordée au Guardian sur plusieurs éléments autour de la saga la plus célèbre de la galaxie. Parmi lesquels, son ressentiment vis-à-vis de Disney, qui produit la nouvelle trilogie et ses méthodes « dignes du Kremlin »
Vous ne connaissez peut-être pas son visage mais sa voix c’est certain. Ses inflexions aigües un rien agaçantes, son accent britannique digne d’un Lord et sa loquacité un peu envahissante ont fait de lui l’un des personnages les plus mythiques de Star Wars. Anthony Daniels est l’interprète de C-3PO, le droïde chromé, savant et froussard, qui accompagne tour à tour Anakin et Luke Skywalker.
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Avec Kenny Baker (qui incarne R2-D2, son éternel compagnon), Anthony Daniels est le seul acteur à avoir joué dans les 7 épisodes de la saga. Une longévité qui lui donne un recul inédit sur la franchise et fait de lui un baromètre de choix pour prendre la température du septième opus, qui sortira le 18 décembre prochain. Sans langue de bois, Daniels s’est confié au Guardian, revenant sur son sentiment à l’égard de la trilogie initiée en 1999 ou les implications du rachat de Lucasfilm par Disney.
George Lucas VS J.J. Abrams
L’acteur n’a pas hésité à tacler George Lucas, le géniteur de la saga, au profit de J.J. Abrams, qui signe L’Episode VII. « George a beaucoup changé au fil des années, et c’est devenu un peu plus difficile de collaborer avec lui », explique t-il au Guardian. Il a pris des décisions qui auraient pu être discuté avec d’autres personnes. JJ est plus collaboratif, il aime écouter ».
Sur la trilogie sortie dans les années 2000, sujette à de vives critiques, Daniels semble se ranger du côté des fans, reprochant à Lucas d’avoir saturé l’image d’effets spéciaux numériques, lisses et désincarnés : « Les effets spéciaux sont malins et extrêmement bien faits, certes. Et après ? Le résultat est froid, morne même. » Un constat qu’il met en balance avec le travail de JJ. Abrams, qu’il estime plus proche, dans sa conception du tournage, de la trilogie originale : « Il est apparu très vite qu’avec JJ on revenait à une réalisation à l’ancienne. On a des murs, des vrais plateaux ! On a peut-être pas de vues, mais au moins on a des fenêtres. »
Disney et ses « méthodes dignes du Kremlin »
Dans l’interview, Daniels évoque également les implications du rachat de Lucasfilm par Disney (en 2012) et notamment les précautions « insensées » prises par le studio pour éviter les fuites. « La politique de confidentialité était plus que ridicule. Nom de dieu, c’est juste un film » s’est insurgé l’acteur. « Quand j’ai eu le script, il était en caractères noires sur un fond rouge, pour rendre impossible la photocopie. J’ai eu une gueule de bois rien qu’à le lire. » Une confidentialité forcenée qui aura valu à l’acteur des remontrances suite à un tweet inopiné.
« J’ai dit que j’allais voir untel, qui joue tel rôle dans le film. Un personnage en somme. J’ai immédiatement reçu un message de Disney : « Effacez ce tweet ! Vous n’êtes pas autorisé à dire ça. » Honnêtement, c’est une méthode digne du Kremlin. Je sais parfaitement que je ne dois pas dire ce que je vais t’offrir comme cadeau à Noël car ça gâcherait la surprise. Ces films, c’est comme ouvrir un cadeau le jour de Noël »
Ce climat paranoïaque est surtout symptomatique de la démesure de Star Wars et de son impact pop-culturel outrepassant largement les frontières du cinéma. L’Episode VII, en salles le 18 décembre, s’annonce déjà comme l’un des plus gros succès de tous les temps. Anthony Daniels sera évidemment de la partie. Malgré ses réticences vis-à-vis de sa nouvelle production, l’acteur se sent investi d’une mission : « Je suis devenu C-3PO, il fait partie de moi. Je pense que je suis responsable de lui. »
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