Dans un entretien accordé au site « Wired », le cinéaste est longuement revenu sur l’élaboration de « Star Wars 7 ». On vous fait le récap’.
Il est, à n’en point douter, l’un des cinéastes les plus en vue du moment. C’est à lui qu’incombe la lourde tâche de relancer la saga la plus célèbre de la galaxie. J.J. Abrams, cinéaste geek s’il en est, a été biberonné par Star Wars et son coeur de fan doit certainement mesurer l’attente invraisemblable que son film suscite. Si, jusqu’à présent, la promotion du Réveil de la Force a présenté le réalisateur comme le héros providentiel que la saga attendait, notamment dans sa volonté de renouer avec la trilogie originale, le résultat sera bien entendu jugé sur pièce. En attendant, J.J. s’est longuement confié au magazine Wired. Le cinéaste est revenu sur l’écriture du scénario, le choix des acteurs ou encore son rapport à la trilogie originale. On vous rapporte l’essentiel.
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Star Wars 7, entre héritage et innovations
J.J. Abrams est tout d’abord revenu sur l’équilibre ténu qu’il a du trouvé entre héritage et nouveauté. Si le passif de le saga pèse évidemment lourd sur le film, le cinéaste a expliqué s’être employé à créer une histoire se suffisant à elle-même « avec un début, un milieu et une fin« . »Lorsque le premier Star Wars est sorti, a t-il expliqué, il s’agissait d’un film qui introduisait une nouvelle histoire, parfaitement indépendante, tout en développant des pistes pour une potentielle suite. Dans Un Nouvel Espoir, Luke n’est pas nécessairement le fils de Vador ou le frère de Leia, mais ce sont des pistes envisageables. » Abrams s’est ainsi inspiré de la recette du premier épisode pour trouver sa propre voie.
Interrogé sur l’élaboration du scénario, Abrams a tout d’abord rendu hommage à Lawrence Kasdan, avec qui il a cosigné le script.« Cette collaboration a été pour moi une véritable leçon de storytelling. C’était comme une masterclass perso » Kasdan a effectivement de la bouteille en la matière, c’est à lui que l’on doit les scénarios de L’Empire contre attaque, du Retour du Jedi ou encore des Aventuriers de l’Arche perdue. Abrams est également revenu sur la méthode d’écriture mise en place par le binôme, profitant de l’occasion pour revendiquer sa liberté artistique, malgré le rachat de Lucasfilm par Disney.
« Je me suis posé la question :’Comment rendre ce film délectable ?’. Ca a été la seule exigence que Lawrence et moi nous sommes imposée. Le film devait être délectable. Il ne s’agissait pas de trouver des explications convaincantes, d’introduire un certain nombre de jouets pour une grosse corporation ou bien d’apaiser qui que soit. Il s’agissait avant tout de faire ce qui nous enthousiasmait ».
J.J. Abrams est largement revenu sur son rapport aux anciens Star Wars et son amour inconditionnel pour la franchise. Si c’est en partie cette passion qui a fait de lui le candidat idéal à la réalisation de l’épisode VII, le cinéaste a expliqué ne pas s’être reposé sur les accomplissements de la saga : « En tant que fan de Star Wars, j’éprouve pour ces films à la fois de l’amour et du respect. Mais en travaillant sur Le Réveil de la Force, nous avons dû les considérer dans un contexte légèrement différent« . Cette différence de contexte, le cinéaste l’explique en prenant en exemple la scène la plus emblématique de toute la saga :
« Par exemple, on ne peut qu’adorer l’instant « Je suis ton père » dans L’Empire contre attaque. Mais quand on commence à réfléchir à comment, quand, et d’où vient cette révélation, on se rend compte que le premier film n’aurait certainement pas pu la supporter. Ce que je veux dire, c’est que cette scène d’anthologie, devenue instantanément classique, a été rendue possible parce qu’elle s’appuyait sur ce qu’on avait appris dans le précédent film. Il a fallut un film et trois ans d’attente pour permettre l’idée que Dark Vador soit le père de Luke. Si la scène avait eu lieu dans le premier film, je ne suis pas sûr qu’elle aurait eu le même poids »
« Trouver des acteurs capables tout jouer »
Ainsi, en initiant une nouvelle trilogie, Abrams se doit d’introduire des personnages et des conflits ayant en eux le potentiel de se développer sur trois films. « C’est très rare de travailler sur un film dont tu sais qu’il y aura au moins deux suite, a t-il expliqué. C’est une manière extrêmement intéressante d’approcher une histoire. »Le sélection des acteurs fut, à cet égard, déterminante : « Nous savions que nous n’étions pas en train de choisir les acteurs d’un seul film mais d’au moins trois. Ce fut pour moi le plus grand défi. » Le cinéaste a d’ailleurs expliqué sur quels critères John Boyega, Daisy Ridley ou encore Oscar Isaac, avaient été sélectionnés.
« La clé a été de chercher des acteurs capables de tout jouer. Quand on réfléchit à tout ce que ces personnages traversent, et vont continuer à traverser dans les prochains films, on se dit que les acteurs doivent vraiment être en mesure de déployer une large palette d’émotions. Ils doivent être capables de tout jouer. »
Mais ces nouveaux venus côtoieront les vieilles gloires de la première trilogie. Si l’on a tendance à penser qu’il est plus confortable de retrouver un rôle familier, J.J. Abrams revient sur l’enjeu que représente le retour de personnages iconiques :
« C’était très important, par exemple, qu’Han Solo soit Han Solo. Mais il ne fallait pas qu’il joue comme un mec de 30 ans. Quand tu as 70 ans, tu n’as pas la même vision du monde qu’un mec de 30 ans. On a demandé à Harrison de se servir de sa propre vie pour amener à son personnage un niveau de complexité qui ne s’atteint qu’en vieillissant. »
Aucun mot en revanche concernant Luke Skywalker, grand absent de l’affiche officielle du film ainsi que de la bande-annonce. Mark Hamill, qui incarne le Jedi dans la première trilogie, est pourtant bien prévu au casting. Si les rumeurs à son sujet vont de bon train sur la toile, J.J. Abrams s’est bien gardé de les commenter.. Rendez-vous le 16 décembre pour savoir de quoi il retourne…
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