Dans “Spiderhead”, diffusé dès ce vendredi sur Netflix, Chris Hemsworth manipule les émotions de détenu·e·s volontaires.
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Auteur avec Top Gun : Maverick de la principale roue motrice du cinéma en salles cette année, Joseph Kosinski sort ce vendredi 17 juin Spiderhead sur Netflix. Le film se situe dans la veine de SF ligne clair qui caractérise son travail : Tron : L’héritage et Oblivion, déjà avec Tom Cruise.
Adapté d’une nouvelle de George Sanders parue dans The New Yorker en 2010, il nous plonge dans un établissement pénitencier expérimental, où un chercheur (Chris Hemsworth, qui a pour une fois laissé son impressionnante musculature au vestiaire) expérimente sur les détenu·e·s volontaires (incarnés par Miles Teller, débarrassé de la moustache de Top Gun, et Jurnee Smollett-Bell, qu’on avait plus vue depuis son rôle de Friday Night Lights) des molécules capables d’artificiellement susciter des états émotionnels précis : l’amour, le rire, la peur, la dépression et in fine l’obéissance aveugle.
Stimulant visuellement mais trop lisse à la lecture
La tête d’araignée du titre fait référence à la salle de contrôle d’où l’apprenti sorcier observe la façon dont ses cobayes réagissent aux différentes molécules, placés chacun·e dans des box dotés d’une vitre sans teint. Ce dispositif panoptique rapproche évidemment Spiderhead des théories de Michel Foucault, tandis que son projet dystopique fait penser au travail d’un de ses héritiers contemporains, Paul B. Preciado, lorsqu’il dénonce l’instauration d’un capitalisme pharmaco-pornographique.
Mais passées ses observations sur le potentiel des idées du scénario, on ne peut que constater la faiblesse de leur mise en image. Sans rythme et trop lisse, Spiderhead se repose sur la plastique des très beaux paysages de la Gold Coast australienne et sur une BO ouvragée (le film s’ouvre sur Logical Song de Supertramp). Dans le même genre, n’importe quel épisode de Black Mirror ou la série Maniac sont plus réussis. Durant l’intégralité du film, on attend une montée qui ne viendra pas. Ça en devient même rageant à force de voir ses personnages complètement high. On se dit que le film aurait gagné à être un peu plus drogué à sa propre substance narrative.
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