En son temps, Speed avait été une heureuse surprise. Ainsi, il existait encore des “films d’action” pas trop bêtes, capables de nous faire frémir pendant deux heures. On sursautait sans arrêt et on adorait ça. S’inscrivant dans la grande tradition de l’entertainment hollywoodien, Jan De Bont appliquait strictement son titre-programme et finissait par nous communiquer […]
En son temps, Speed avait été une heureuse surprise. Ainsi, il existait encore des « films d’action » pas trop bêtes, capables de nous faire frémir pendant deux heures. On sursautait sans arrêt et on adorait ça. S’inscrivant dans la grande tradition de l’entertainment hollywoodien, Jan De Bont appliquait strictement son titre-programme et finissait par nous communiquer un peu de l’énergie déployée sur l’écran. Dans mon souvenir, une bonne part de la réussite de Speed résidait dans sa façon d’assumer pleinement son statut de film-video game, sans ajouter des couches de psychologie plâtreuse. Le film était rondement mené, n’allait absolument nulle part et se consommait avec délectation. Les choses se gâtèrent avec Twister, tout aussi agréable à regarder que le précédent (c’est joli, un cyclone) mais trop souvent plombé par d’inutiles digressions sentimentales(le traumatisme enfantin, la réunion du couple). Malgré ses défauts évidents, Twister comportait une très belle scène celle du drive in qui permettait de croire encore au talent de De Bont, petit maître ès films catastrophes à très gros budgets. C’était trop beau pour durer…
Annie (Sandra Bullock, toujours aussi tarte) s’est séparée de Jake (Keanu Reeves, converti au rock), un peu trop turbulent à son goût. Elle tente vainement de passer son permis de conduire (apprécier toute la saveur parodique) et coule des jours heureux avec Alex (Jason Patric qu’est-ce que Julia Roberts pouvait bien lui trouver ?), un garçon calme, voire casanier. Quand elle découvre qu’il est membre de l’anti-gang, elle menace de le larguer avant de se laisser embarquer sur un beau gros bateau, genre La Croisière s’amuse. Mais un des passagers est abonné aux rôles de psychopathes (pauvre Willem Dafoe, couvert de tics et de tiques), ça va chauffer ! Eh bien, pas du tout… Hésitant entre simple décalque aquatique du premier et vieilles ficelles du désastre maritime (qu’on noie la gamine obligatoire une bonne fois pour toutes !), le film se traîne lamentablement, de cliché en cliché, d’outrances invraisemblables en impasses scénaristiques. Bref, on n’y croit pas. Sauf l’espace d’un quart d’heure (le coup du pétrolier), quand un peu de violence machinique commence enfin à contaminer ce produit à l’eau de rose. Mais la toute fin tourne à la farce. A force de compiler des effets qui se voudraient spectaculaires au lieu de les sélectionner, Speed 2 devient tout à fait dérisoire.
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