Jeune femme illettrée, soumise aux hommes et enrôlée d’office au FLN pendant la guerre d’Algérie, Aya est quarante ans plus tard une bourgeoise raffinée ayant construit sa vie dans le Sud de la France. A partir de son histoire, Rachida Krim, elle-même à cheval entre l’Algérie et la France, pose dans son premier film un […]
Jeune femme illettrée, soumise aux hommes et enrôlée d’office au FLN pendant la guerre d’Algérie, Aya est quarante ans plus tard une bourgeoise raffinée ayant construit sa vie dans le Sud de la France. A partir de son histoire, Rachida Krim, elle-même à cheval entre l’Algérie et la France, pose dans son premier film un ensemble de questions fondamentales : identité et culture doubles, nécessités et impasses de la guerre d’Indépendance, effets à retardement de la colonisation, racines de l’émergence islamiste fondamentaliste, tradition et modernité, statut des femmes dans la culture arabe… Ce qui fait peut-être beaucoup pour un seul film. La partie rétro est relativement réussie, cohérente et d’une sobriété plastique notable. Malheureusement, la partie contemporaine est un échec. Les comédiens y sont statiques, incarnant des personnages condamnés à l’inaction et figés dans des scènes d’intérieur. Du coup, tout le propos du film ne passe plus que dans des dialogues trop chargés aboutissant à une pesanteur didactique dommageable… Reste les comédiens, parmi lesquels on remarquera la présence intelligente de Yorgo Voyagis et l’abattage de Fejria Deliba.
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