Trompeté ?événement auquel vous n’échapperez pas’, La Plage cumule tous les handicaps possibles, et offre son corps bronzé, jeune et con aux coups de fouet critiques qu’il mérite plutôt mille fois qu’une. On pourrait se gausser de sa plastique publicitaire et fière de l’être, de sa troupe de Robinson Crusoé pour magazine de mode, on […]
Trompeté ?événement auquel vous n’échapperez pas’, La Plage cumule tous les handicaps possibles, et offre son corps bronzé, jeune et con aux coups de fouet critiques qu’il mérite plutôt mille fois qu’une. On pourrait se gausser de sa plastique publicitaire et fière de l’être, de sa troupe de Robinson Crusoé pour magazine de mode, on pourrait s’agacer de son catalogue recyclé de comportements hyper tendance, de la façon dont notre Virginie nationale est réduite à jouer les (in)utilités, et remarquer que sous leur apparence hyper-tendance les personnages sont aussi conservateurs et aussi conformistes que les plus beaufs de nos grands-parents. On pourrait continuer longtemps comme ça, La Plage ne serait pas la première ni la dernière frivolité post-ado, top mode et gentiment concon. Sauf que ce film transpire un ethnonombrilisme imbuvable, un néo-colonialisme qui ne passe pas. Non content d’être bête tout en se croyant malin et branché, La Plage est fondamentalement raciste. Ce film, qui est tout sauf un objet gentil’ pour les Thaïs, oblige à ressortir le vieux concept d’altérité, tellement il en est dépourvu. Danny Boyle et ses personnages se revendiquent top fun et apolitiques, mais ce film n’est qu’idéologie néo-beauf, global-techno, assurément très techno mais pas franchement globale : de la Thaïlande, des contrées lointaines, on veut bien les paysages paradisiaques, mais surtout pas les indigènes (trop ploucs, trop étranges). Ce film fait du tourisme dans le sens le plus abject, ne se déplace que pour mieux se regarder le nombril dans la tribu des jeunes branchés de l’Occident. Les sentences philosophiques grotesques de la fin, et la scène nous montrant que le bonheur, c’est simple comme un iMac et Internet, bouclent la boucle. Si l’on pouvait pardonner à Trainspotting son côté faiblard mais film pop, La Plage, objet impérialiste et vide, objet zéro du cinéma, il n’y a rien à pardonner.
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