Alors que les hackers de « Guardians of Peace » ont menacé d’attaques terroristes les cinémas où serait projeté « The Interview », le producteur du film, Sony Pictures, a finalement décidé de ne pas le sortir.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Sony Pictures, et pas des moindres. Le producteur et distributeur américain a décidé de ne pas sortir The Interview le 25 décembre, comme initialement prévu. Aucune date de sortie ultérieure n’a été planifiée. En clair : Sony laisse tomber la comédie potache pilotée par Seth Rogen et James Franco et perdrait du même coup 79 millions de dollars selon le New York Times (le film en aurait coûté 44 et la promo 35 ; Rogen et Franco étaient, eux, respectivement payés 8,5 et 6,4 millions de dollars).
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Cette décision fait directement suite aux menaces d’attaques terroristes émanant du groupe de hackers « Guardians of Peace », à l’origine du leak massif de données ultra confidentielles de Sony Pictures courant novembre. L’objectif revendiqué était de punir le producteur de films pour avoir financé The Interview, qui met en scène deux agents secrets amateurs (Rogen et Franco) chargés par la CIA de tuer le leader de la Corée du Nord. Mardi 17 décembre, plusieurs grandes chaînes de cinéma américaines – Regal, AMC, Cinemark et Carmike – avaient décidé de ne pas projeter le film dans leurs salles
Si la Corée du Nord a démenti être à l’origine de l’attaque informatique, elle n’en qualifiait pas moins le film de “déclaration de guerre” au mois d’août. Par ailleurs, selon le New York Times, les autorités américaines ont conclu le 17 décembre que Kim Jong-un et son équipe “avaient un rôle central” dans l’attaque. La Maison Blanche se demanderait actuellement quelle position adopter face à la Corée du Nord.
Si Sony Pictures a jusqu’à présent soutenu publiquement The Interview , un échange d’emails entre Peter Taylor, PDG de Sony Pictures UK, et Steven O’Dell, président de Sont Pictures International dévoilent une autre lecture du film, très officieuse. Taylor le décrit comme “un échec, pas drôle et répétitif” avec un “niveau de violence réaliste qui serait choquant pour un film d’horreur”, et estime que James Franco “prouve une fois de plus que l’irritation est son point fort, ce qui est dommage car le personnage pourrait être séduisant et drôle s’il ne l’incarnait pas« .
“The Interview” n’est pas le seul pot cassé
Sony en a profité pour abandonner un autre film : Pyongyang, un thriller avec Steve Carrell sur un Occidental accusé d’espionnage en Corée du Nord. Le tournage devait débuter en mars. Visiblement déçu, Steve Carrell a tweeté « Triste journée pour l’expression artistique »:
Sad day for creative expression. #feareatsthesoul
— Steve Carell (@SteveCarell) 17 Décembre 2014
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