Exotisation du malaise du couple occidental.
Lorsqu’un réalisateur français tourne dans un pays lointain, mythique et exotique comme l’Inde, il s’astreint à une forme de folklore, voire à intégrer des croyances surnaturelles peu fréquentées par le cinéma indien lui-même. Ici une histoire de métempsycose.
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Disparue tragiquement à Madras, où elle s’était réfugiée après des déboires conjugaux, une Française revit dans le corps d’une de ses amies indiennes. Le veuf part sur place… Tout ça pour quoi ?
Pour mettre en scène (en danger ?) le couple Attal/Gainsbourg sur un mode paroxystique ? Pour permettre à Charlotte de poursuivre son jeu avec les limites ?
En tout cas, ce regard sur l’Inde et ses pratiques – des possédés vivent enchaînés autour d’une église catholique – n’a pas pour but essentiel de témoigner de la réalité locale, mais d’exotiser un malaise occidental.
Sur ce plan, c’est réussi : on voit du pays et les Indiens sont pittoresques. Pour donner le change, le film affecte la froideur et fracasse la continuité avec force ellipses et flash-backs abrupts. Il y a un précédent plus réussi dans ce genre roman-kitsch : Nocturne indien d’Alain Corneau qui, malgré son artificialité, parvenait à générer un trouble kafkaïen.
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