Un premier film sans relief, sinon la prometteuse Anaïs Demoustier.
Tic de débutant, attrait pour une sobriété somme toute bien confortable : les premières fictions sont aussi les plus enclines à se laisser tenter par un académisme naturaliste, disons-le, barbant. Avec sa caméra à l’épaule, ses décors naturels, et ses (trop) longues séquences silencieuses, Sois sage ne fait pas exception à la règle : boulangère ambulante, son héroïne (la prometteuse Anaïs Demoustier) sillonne la campagne avec un air supposément assez mystérieux, pris dans quelques plans délicats, pour nous tenir en haleine la première heure. Dans sa deuxième partie, la chronique de village opère une mutation vers le psychodrame – l’un des mangeurs de baguette reliant l’héroïne à un sombre passé. Mais là encore, le renfort d’un genre par un autre ne fait que souligner la fragilité de l’édifice narratif initial.