“Une histoire à dormir debout”, tel devrait être le slogan de ce thriller suédois dont le somnambulisme est la caractéristique principale. Le distributeur a préféré la jouer sûr avec une accroche alléchante : “Au matin, tout avait disparu : sa femme, ses enfants,? jusqu’à ses souvenirs.” Passons, l’essentiel c’est la bonne nouvelle : le cinéma […]
« Une histoire à dormir debout », tel devrait être le slogan de ce thriller suédois dont le somnambulisme est la caractéristique principale. Le distributeur a préféré la jouer sûr avec une accroche alléchante : « Au matin, tout avait disparu : sa femme, ses enfants,? jusqu’à ses souvenirs. » Passons, l’essentiel c’est la bonne nouvelle : le cinéma d’angoisse scandinave existe, on l’a rencontré. En fait, on le connaissait déjà par l’entremise du Veilleur de nuit d’Ole Bornedal, remake américain de son propre film danois par le cinéaste. Ici, ça ne diffère pas fondamentalement dans le fond (et dans le ton), sauf que ça démarre sur des prémisses naturalisto-dogmatiques. « Naturalisto » parce que comme maints films suédois récents (Together étant un bon exemple), l’accent est d’abord mis sur une vision plutôt vivante, à la bonne franquette, crue, quotidienne et réaliste, de la famille. A se demander ce qu’ils ont avec la famille à Ikéaland ! Sempiternelle influence de Bergman ? Quant à « dogmatique », le terme est censé évoquer le courant trierien où, pour faire plus vrai que vrai, on fait appel à la vidéo amateur (« ohé, vidéo amateur ! ») comme référent du réel perdu. Heureusement ici c’est ponctuel : la vidéo n’est que le témoin des escapades nocturnes du héros, Ulrik, le somnambule qui a perdu sa famille, qui se scotche une caméra sur l’épaule pour voir ce qu’il peut bien donc trafiquer la nuit. Ça serait pas lui, qui ? N’en disons pas plus, sinon que par sa facture assez réaliste, son environnement, ses décors et ses personnages plaisamment médiocres (cf. les flics à la masse), le film convainc presque de bout en bout. Il n’en va pas de même pour ce qui est des ressorts dramatiques ou angoissants, un peu stéréotypés et systématiques (cf. la première fausse disparition de la mère). A force de jouer avec les mises en abyme, les coups de théâtre, le film devient exagérément compliqué. Trop ostensiblement malin pour que l’on ne finisse pas par décrocher aux trois-quarts. Je ne parle pas de la pirouette finale qui achève de plomber cet exercice de style petit bras.
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