Les jeux dangereux de quelques ados en été, autour d’un lac. Un premier film canadien vif et affûté.
AThunder Bay, sur les côtes du lac Supérieur, les vacances d’été ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Adam y vient depuis l’enfance, dans une maison de bord de lac que ses parents ont fini par acheter. Timoré, encore un peu materné, il s’aventure timidement dans les jeux dangereux de son âge : draguer les filles et plonger depuis les falaises. Nate et Riley sont cousins et tout aussi familiers du lieu, mais moins bien nés et moins effarouchés : livrés à eux-mêmes, ils font les quatre cents coups, enrôlant Adam autant comme initié que souffre-douleur.
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Emois adolescents, caméra légère, rayons estivaux et montage décousu : une sacrée jurisprudence indie semble à l’œuvre dans ce premier film canadien découvert à la Semaine de la critique à Cannes l’an passé. Signes qui auraient pu lui faire courir le risque de la désincarnation et l’assimiler à du pur produit de série, mais qui se voient finalement balayés par une sorte d’état de danger permanent finement distillé dans le film : acteurs à vif, au physique singulier, dont Andrew Cividino met soigneusement en jeu le corps, l’agilité dans une multitude de scènes de course, de bagarre, de sauts.
Bien vu, puisque tout est justement affaire de bluff, d’intimidation et de jeux de “t’es cap” dans ce film qui parvient bien à faire sentir l’espèce de péril jeune dont il a fait sa principale préoccupation. Rien n’est vraiment neuf mais ce n’est pas grave : on traverse bel et bien ce Sleeping Giant dans un remarquable état d’alerte.
Sleeping Giant d’Andrew Cividino, Nick Serino ( Can., 2015, 1h 29 )
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