Maîtrise du décor et de l’espace, malice du scénario, acteurs épatants : un premier film à la fois effrayant et drôle.
C’est l’histoire d’un jeune couple sud-coréen très amoureux, fleur bleue, tout mimi (joués par Sun-kyun Lee et Yu-mi Jeong, déjà vus chez Hong Sang-soo et Bong Joon-ho). Ils attendent un enfant. Mais la future mère découvre une nuit que son mari souffre de somnambulisme. Qu’il commet même des actes très violents et dangereux, comme s’il devenait un autre terrifiant.
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Comme toute personne sensée et moderne, les deux oiseaux vont consulter un médecin, qui les rassure. Mais aucun traitement ne fonctionne et la jeune femme accouche. Ils installent alors chez eux tout un système de sécurité afin que le jeune père ne commette pas un acte malheureux. Mais c’est la grand-mère du bambin qui va les lancer sur une autre piste : la magie ancestrale. Et si le méchant somnambule était en fait un fantôme ?
Un objet cinématographique singulier
Jason Yu, ancien assistant de Bong Joon-ho – et ça se voit, notamment dans son utilisation très graphique de toute les pièces d’un appartement – réalise un premier film très tenu, tendu, condensé, qui avance très vite, sans faire de chichis, sans perdre de temps dans des détails. Surtout, le réalisateur produit un objet cinématographique très singulier : un film à la fois fantastique et drôle, où s’opposent, coexistent, intimement liées, la science moderne et des superstitions ancestrales qui ne sont pas éteintes, toutes proches, toutes proches… Un concurrent sérieux pour la Caméra d’or.
Sleep de Jason Yu est présenté à la Semaine de la Critique et concourt pour la Caméra d’or.
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