Trois visions de l’habitat en France, qui débouchent sur une intéressante utopie.
Après un premier film behavioriste, Poursuite, dont elle était la réalisatrice et interprète, Marina Déak passe au documentaire avec une réflexion sur l’habitat contemporain.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Examinant tour à tour trois modes de vie distincts, elle met l’accent sur la ghettoïsation rampante de notre société. On suit d’abord l’activité d’une agence immobilière dans la Nièvre, puis l’élaboration d’un folklorique “plan de rénovation urbaine” à la cité de la Grande Borne (Grigny), et enfin le quotidien des occupants permanents d’un camping de Haute-Garonne.
Trois populations : petite bourgeoisie blanche, banlieusards d’origine immigrée et white trash à la française. Catégorisation presque choquante, mais réelle, qui traduit un repli croissant de la société : la province vivote sur ses acquis ancestraux, les cités sont des culs-de-sac sociaux et les espaces de camping-caravaning font figure de ghettos marginaux.
Sans sur-sociologiser, Marina Déak souligne ces cloisons étanches, et semble opter pour le système le moins figé : le terrain de mobile-homes, version luxueuse du camp de réfugiés, espace propice à l’échange et au mélange bon enfant. Solution soft et écolo pour un futur surpeuplé, à condition de prendre aussi en compte la diversité ethnique. Grâce à cette partie du film, moins distante, où elle s’implique plus franchement (y compris physiquement), la cinéaste rend séduisante une proposition a priori utopique.
Si on te donne un château, tu le prends ? de Marina Déak (Fr., 2015, 1 h 33)
{"type":"Banniere-Basse"}