Adaptation de nouvelles de Raymond Carver, le pape de la littérature américaine miniaturiste, Short cuts a involontairement préfiguré une espèce de vogue. De Pulp fiction à Petits arrangements avec les morts, autant de films non concertés qui entrecroisent ou empilent des fragments d’histoires, tendant à une « novellisation » du cinéma. En choisissant d’observer minutieusement la banalité […]
Adaptation de nouvelles de Raymond Carver, le pape de la littérature américaine miniaturiste, Short cuts a involontairement préfiguré une espèce de vogue. De Pulp fiction à Petits arrangements avec les morts, autant de films non concertés qui entrecroisent ou empilent des fragments d’histoires, tendant à une « novellisation » du cinéma. En choisissant d’observer minutieusement la banalité de destins ordinaires, Altman dresse ici le portrait d’un Los Angeles que l’on voit rarement au cinéma : celui des médecins et des petits flics, des maris frustrés et des femmes divorcées, des pochetrons et des serveuses de coffee-shops. L’existence affreusement ordinaire de ceux qui ne travaillent pas dans un studio hollywoodien la majorité des habitants de LA. Ce pourrait être l’envers de The Player, si Altman le grinçant ne montrait pas que, vernis hollywoodien ou pas, solitude et vide existentiel sont les deux mamelles de la cité du smog.
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