On a vraiment découvert Shohei Imamura en France en 1982, à l’occasion d’une rétrospective à la Cinémathèque et de la sortie en salle de La Vengeance est à moi. L’essai est transformé un an plus tard lorsque La Ballade de Narayama remporte la Palme d’or à Cannes où Imamura accède enfin à la reconnaissance internationale. […]
On a vraiment découvert Shohei Imamura en France en 1982, à l’occasion d’une rétrospective à la Cinémathèque et de la sortie en salle de La Vengeance est à moi. L’essai est transformé un an plus tard lorsque La Ballade de Narayama remporte la Palme d’or à Cannes où Imamura accède enfin à la reconnaissance internationale. Du coup, ses films sont enfin distribués dans un joyeux désordre chronologique et on découvre Désir meurtrier, L’Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar,
La Femme insecte, Profonds désirs des dieux autant de chefs-d’œuvre d’un entomologiste tenté par l’épique, d’un rabelaisien qui aurait lu Jean-Henri Fabre. Depuis Pluie noire (1989), on était sans nouvelles d’Imamura : était-il malade, trop occupé à planter du riz avec ses étudiants ou victime expiatoire de la secte Aum ?
Ce portrait intime arrive donc à point pour nous rassurer. Bien vivant et bon vivant, Imamura se bourre méthodiquement la gueule dans un bar digne du Goût du saké. Ensuite, entre les mains expertes d’une shampouineuse, il raconte sa courte expérience de cinéaste pornographique. On salive devant les extraits de films inconnus et invisibles. Surtout, on apprend qu’il prépare un nouveau film. La séquence finale les vestiges d’un « temple-dépotoir » pour prostituées est magnifique et résume parfaitement le projet global d’Imamura : écrire la contre-histoire du Japon, côté putes et truands.
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