Un jeune garçon a le pouvoir de se transformer d’une formule magique en un superhéros adulte. Une saveur comique lénifiée par un scénario ordinaire.
Eternel poursuivant de Marvel et son cinematic universe tentaculaire, DC Comics avait entrepris fin 2018 un virage à 180° visant à se dépêtrer du sérieux papal et de la lourdeur existentielle initiés par Zack Snyder et ses relectures freudiennes de Batman et Superman. Après Aquaman, qui mixait actioner musclé et comédie bouffonne, Shazam ! ambitionne à son tour d’émuler le ton leste et autoparodique des productions Marvel. Ressuscitant un superhéros octogénaire (qui dans les années 1940 était aussi célèbre que Superman), Shazam ! raconte comment Billy Batson, orphelin placé en famille d’accueil, se voit doter de superpouvoirs par un sorcier millénaire.
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En prononçant “Shazam”, le jeune homme se transforme en un adulte musculeux, au costume rouge pétant, capable de prouesses mythologiques. Cette transformation abrupte, de surcroît superhéroïque, amorce la veine comique du film, qui emprunte (pour ne pas dire chaparde) à Big de Penny Marshall toutes les situations cocasses qu’occasionne cette poussée de croissance instantanée. Zachary Levi y incarne un enfant dans un corps d’adulte avec tout l’empotement de circonstance, la découverte malhabile de ses superpouvoirs devenant la parabole outrée de sa mue fulgurante.
Passée cette incursion comique plus ou moins maîtrisée, le film se contente de dérouler un récit superhéroïque assommant, avec son supervilain ordinairement diabolique, et ses bastons diaboliquement ordinaires. Aussitôt englouti aussitôt oublié, Shazam ! n’est en rien la formule magique escomptée par DC.
Shazam ! de David F. Sandberg (E.-U., 2019, 2 h 12)
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