Sur le site de Télérama, l’auteur de BD et cinéaste Joann Sfar déroule quotidiennement un amusant journal dessiné intitulé Le Journal de merde (J2M, pour les intimes). On y suit ses voyages, ses rêveries, les croquis d’adaptations imaginaires de Pantagruel, Salammbô… Le 7 septembre, soudain, plus d’images, plus d’humour, mais un ton de véhément […]
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Sur le site de Télérama, l’auteur de BD et cinéaste Joann Sfar déroule quotidiennement un amusant journal dessiné intitulé Le Journal de merde (J2M, pour les intimes). On y suit ses voyages, ses rêveries, les croquis d’adaptations imaginaires de Pantagruel, Salammbô… Le 7 septembre, soudain, plus d’images, plus d’humour, mais un ton de véhément manifeste. Joann Sfar s’en prend à la présumée santé du cinéma français.
Le problème ? Les films les plus chers ne s’adressent plus qu’aux enfants (Astérix et Obélix, Le Petit Nicolas…) alors qu’il y a vingt ans les « grands films populaires » s’adressaient à tous, comme les productions Berri adaptées de Pagnol ou de Zola. Faut-il vraiment regretter le temps de Germinal, cet absolu navet ? La qualité d’un film est-elle proportionnelle à l’aura culturelle de l’œuvre dont il est tiré (Zola plutôt qu’une BD) ?
Il développe ensuite plusieurs arguments, dont un plutôt choquant. Le cinéma français souffrirait de financer entre 400 et 500 films par an. Il faudrait n’en financer que 100, voire 50, et qu’ils soient mieux financés. C’est vrai que proportionnellement il y aurait plus de riches si on asphyxiait tous les pauvres!
Sur les critères d’élimination des 350 films produits en trop, Sfar reste flou. Tout au plus s’emporte-t-il contre les « comédies du réel » (hum, le concept gagnerait à être affûté) et les « téléfilms déguisés ». Sur le reclassement des 75 % de professionnels désormais sans emploi, pas d’info non plus. Tout au plus le texte invite-t-il en guise de conclusion la ministre de la Culture en poste à réfléchir à la question – pointe d’autoironie ou bouffée de surpuissance ?
Joann Sfar ferait bien en tout cas de s’atteler vraiment à l’adaptation de Pantagruel. L’histoire de ce bébé ogre géant qui veut manger toutes les petites vaches autour de lui devrait l’inspirer. Peut-être que pour sauvegarder la pluralité du cinéma français, il faudrait lui aussi l’attacher à son berceau.
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