Une comédie romantique qui joue habilement sur les attentes du genre, portée par un duo de comédiens drôles et sexy.
E t sous les applaudissements de la foule en délire, il la demande en mariage…” : voici à peu près en quels termes doit se terminer le script de Sexe entre amis, troisième film de Will Gluck que, juré, ce spoiler ne vous gâchera pas.
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Car à l’instar de la survie de Neve Campbell dans Scream, ou de la mort de Kenny dans South Park, la réunion amoureuse des deux “amis” qui s’étaient promis de ne jamais se passer la bague au doigt est une règle du genre, un impératif inscrit dès le prégénérique.
On y fait la connaissance de Dylan (Justin Timberlake) et Jamie (Mila Kunis), respectivement rédacteur en chef (à Los Angeles) et chasseuse de têtes (à New York), qui vont être amenés à travailler ensemble – et plus si affinités.
Le pitch n’est pas très éloigné de celui de Sex Friends, et on peut prévoir les interminables discussions pour savoir qui, des couples Timberlake/Kunis et Kutcher/Portman, est le plus attachant/sexy/drôle…
Nous choisissons quant à nous le premier, qui participe pour une bonne part à la réussite du film. L’ancien membre des NSYNC excelle à nouveau au cinéma (Southland Tale, Black Snake Moan ou The Social Network l’avaient déjà montré), et pour la première fois dans un rôle principal où il peut déployer sa grâce, son flow naturellement comique, son sens de l’autodérision.
Mila Kunis, qui éclairait Black Swan, est également parfaite, déjouant la névrose de son personnage “déglingué” par une décontraction de chaque instant et un talent certain pour le burlesque – décidément l’inverse de Natalie Portman.
La première moitié du film est une screwball comedy moderne, rythmée et vivifiante, qui, toute proportion gardée, rappelle La Dame du vendredi (Howard Hawks, 1940) pour la description du milieu journalistique huppé et la vitesse de son ping-pong verbal, véritable tornade de champs-contrechamps.
Gluck connaît ses classiques (un poster de New York-Miami de Capra traîne parfois dans le cadre…) et inscrit leur révision au programme de sa métacomédie romantique.
Comme les personnages de son précédent et très beau teen-movie Easy Girl (sorti hélas directement en DVD), ceux de Sexe entre amis sont avant tout des spectateurs : ils se réfèrent sans cesse à ce qu’ils ont vu au cinéma ; ils tentent à chaque instant de se dépêtrer des clichés (gags), mais savent que c’est au fond impossible (violons).
Si dans la deuxième partie les violons prennent malheureusement trop de place, la faute à un scénario maladroit, Gluck s’impose ici comme un auteur à suivre, un auteur dont la marque, sur le fil séparant la morale de la nunucherie, serait d’exalter l’ironie pour mieux appeler à son dépassement par la vérité des sentiments.
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