Histoire d’adultère entre personnes âgées. Cru et dérangeant.
Le cinéma allemand continue à creuser son sillon dramatique sans concessions avec un style relativement dépouillé. Andreas Dresen, dont on a vu le correct Un été à Berlin et le plus nuancé Grill Point, poursuit sa chronique ordinaire de la société allemande. Il va plus loin en dépeignant sans fioritures, voire crûment, l’amour physique entre personnes âgées. Pour dramatiser le récit, il imagine l’adultère d’une sexagénaire mariée avec un veuf septuagénaire. On dira soit que le regard du cinéaste sur la sexualité des vieux est impudique, soit qu’il est franc. En tout cas, il tord le cou aux idées reçues sur la sagesse et la sérénité des anciens. Il y a une sorte d’exaspération bergmanienne dans cette fiction clinique, radiographie d’un couple perclus dans ses habitudes (la passion du cocu pour les trains). Conforme à son titre au départ, ce septième ciel s’assombrit à vue d’œil. Impitoyable acuité d’un cinéma qui se maintient dans un équilibre instable entre malaise et stoïcisme.
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