Première production de James Cameron post-Avatar, Sanctum noie le 3D numérique dans une grotte sous-marine.
Que faire après avoir réalisé le plus gros score de tous les temps au box-office ? James Cameron s’était déjà posé la question, en 1997, après Titanic. Et il avait résolu le problème en travaillant sur quelques succédanés de Terminator et en tournant deux documentaires sous-marins (Les Fantômes du Titanic en 2003, Aliens of the Deep en 2005). Juste de quoi garder la main en attendant la nouvelle révolution technologique qui allait lui permettre de revenir au sommet, douze ans plus tard, avec Avatar.
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La gloire ayant été de nouveau, et comme toujours, au rendez-vous, et nulle révolution ne pointant pour l’instant son nez pour ringardiser la 3D numérique, la même question se repose, aujourd’hui, au “roi du monde“, avec une acuité renforcée. On annonce bien, vers 2014-2015, deux suites au “phénomène” Avatar. Mais, d’ici là, comment occuper ces si longues journées californiennes ?
En produisant, par exemple, un nouveau film de plongée sous-marine, cette fois-ci en 3D, scénarisé par son vieux compagnon d’exploration subaquatique, Andrew Wight, et réalisé par un homme de paille australien, Alister Grierson.
Sanctum retrace ainsi, sans surprise, une expédition-tournant-à-la-catastrophe dans la plus grande grotte du monde. Et même si le film donne rapidement l’impression d’un remix réactualisé de scènes déjà vues chez Cameron (visite en images de synthèse de la grotte avant la première plongée comme dans Titanic), la première demi-heure possède encore une certaine vista visuelle qui ravit plutôt.
Hélas, dès que l’histoire à proprement parler s’enclenche, on s’enlise dans des bas-fonds à la morale plus visqueuse qu’une nappe de pétrole, sans espoir d’en réchapper. Indigène dévoué, milliardaire pusillanime, femmes hystériques et figure sacralisée du père, rien ne nous est épargné. Seul le jeune Rhys Wakefield, beau blond délicat, en combi plastique et lèvres bleuies par le froid, arrive à glisser un peu de glam-rock dans ce pensum des profondeurs.
James Cameron semble d’ailleurs moins préoccupé, dans le dossier de presse, à défendre le film en tant que tel que le matériel utilisé pendant le tournage – le Cameron/Pace Fusion 3D Camera System, “la meilleure caméra du monde”, forcément –, comme s’il cherchait avant tout à maintenir sa suprématie technique dans le domaine des nouvelles images. Difficile, dans ces conditions, de s’attacher vraiment à ce triste Sanctum, qui est moins une œuvre cinématographique qu’un titanesque placement de produit.
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