SAFEde Todd Haynes, avec Julianne Moore, Xander Berkeley, Peter Friedman (1995, Etats-Unis, 118 mn) Sept ans avant Loin du paradis, Todd Haynes signe le portrait glacial d’une femme au foyer californienne, allergique à son environnement. Aujourd’hui que Loin du paradis fait la une de tous les journaux un peu sensés, il paraît enfin évident que […]
SAFE
de Todd Haynes, avec Julianne Moore, Xander Berkeley, Peter Friedman (1995, Etats-Unis, 118 mn)
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Sept ans avant Loin du paradis, Todd Haynes signe le portrait glacial d’une femme au foyer californienne, allergique à son environnement.
Aujourd’hui que Loin du paradis fait la une de tous les journaux un peu sensés, il paraît enfin évident que Todd Haynes est un réalisateur indispensable. C’est pourtant déjà le cas il y a huit ans, date
à laquelle sortait en France Safe, son premier long métrage mainstream. Où comment Carol (Julianne Moore, déjà), femme au foyer de la Californie friquée, va développer une phobie dévorante
à l’encontre de la moindre saleté qui pourrait
se trouver dans sa maison, et finira par se réfugier dans une bulle étanche, au sein d’une sorte de secte new-age. Julianne Moore n’est pas le seul point commun entre Safe et Loin du paradis : dans les deux cas, une femme est menacée par le décor qui l’entoure. Ici, la phobie du microbe est une métaphore de l’horreur domestique : il suffit
de voir la rangée de théières suivant strictement la gamme de l’arc-en-ciel pour frissonner d’angoisse. Carol résume ainsi son enfermement physique
et mental : « Je suis une femme d’intérieur, enfin
je travaille à redécorer notre maison quand j’ai du temps libre ». Du temps libre, évidemment, elle
n’a que ça, traduisez un oppressant vide intérieur qu’elle n’aura de cesse de remplir de cours d’aérobic en rendez-vous chez le coiffeur. Jusqu’à la crise : alors Carol tousse, éructe, saigne du nez, vomit : comment pourrait-elle supporter
cette californian way of life si confinée ?
La fin est purement cauchemardesque.
{"type":"Banniere-Basse"}