Bébé-star en Australie, découvert par Sharon Stone et vite oscarisé en gladiateur, Russell Crowe change une nouvelle fois de perruque dans l’efficace thriller Jeux de pouvoir. L’occasion de revenir sur son port du kilt cuirrassé, ses métamorphoses capillaires et huit bornes de sa carrière hollywoodienne, plus en bonus, sa relecture par Ben Stiller.
1995
Mort ou vif de Sam Raimi
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Enfant-star dans le pays où il a grandi, l’Australie, Russell aurait pu faire longtemps l’acteur au milieu des kangourous s’il n’avait été remarqué par Sharon Stone qui l’embarque alors à bord du projet Mort ou vif, postwestern éblouissant où il fait ses armes et ses preuves d’acteur hollywoodien encadré par Gene Hackman et le bambin Di Caprio.
1997
L.A. Confidential de Curtis Hanson
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Le film de Curtis Hanson constitue un tournant dans la toute jeune carrière de l’acteur. Après Mort ou Vif où l’on discerne déjà un bout de l’étoffe dont est il est fait, Russel Crowe peut dans L.A. Confidential pleinement exprimer son talent. Ce film, qui va le révéler au grand public, colle en tout point à l’acteur qui se glisse dans le costume de l’inspecteur White sans anicroches. L’atmosphère sourde de ce polar sur Hollywood et ses coulisses participera à l’aura de l’acteur et construira aussi son image auprès des spectateurs.
2000
Révélations de Michael Mann
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Avec ce film, l’acteur australien change de registre et incarne un homme fragile, en proie au doute, balançant entre devoir et mensonge. Méconnaissable – les cheveux gris et bien coiffés – dans ce rôle d’employé propret et scrupuleux d’une grande firme de tabac, Crowe montre qu’il sait jouer autre choses que des personnages brut de décoffrage. Face à lui – et ça aide – un Pacino impeccable dans le rôle du journaliste qui va l’aider à braquer les projecteurs sur les coins sombres de cette industrie.
2000
Gladiator de Ridley Scott
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On raconte que Ridley Scott voulait Mel Gibson pour interpréter Maximus, mais l’acteur devait tourner The Patriot… Le rôle échoit finalement à Russell, qui se démène, joue les gros bras, se décroche deux fois le biceps et obtient l’oscar. Une reconnaissance internationale pour l’Australien, qui garde la tête haute et une interprétation juste dans ce péplum-blockbuster un brin noyé par des effets grandiloquents et factices.
2003
Master and commander : de l’autre côté du monde de Peter Weir
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A présent lancé dans les films à gros budget, Russell prend les habits du capitaine Jack Aubrey, dans un film tiré de l’œuvre de Patrick O’Brian. A bord du navire britannique Surprise, il se lance à la poursuite des Français de l’Achéron… Un long film de guerre et d’aventure, aux batailles spectaculaires, mais qui ne brille pas par sa profondeur et exploite assez peu les capacités de son acteur. Au box-office, Master and Commander n’atteint pas les sommets de Gladiator.
2005
De l’ombre à la lumière de Ron Howard
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Après Gladiator, Russel Crowe retrouve un rôle de gros bras et aussi le réalisateur Ron Howard avec lequel il avait collaboré pour Un homme d’exception. Ce film de boxe comporte tous les ingrédients du film hollywoodien bon teint : un pauvre boxeur déchu, enchaînant les petits boulots, remonte la pente et contre toute attente se hisse à nouveau au sommet, insufflant espoir et optimisme à l’Amérique de la Dépression. Pas d’efforts insurmontables ici pour Crowe, ni de grosse prise de risque, l’acteur remplit sa mission dans ce film tout en muscle et sans éclat.
2008
Mensonges d’Etat de Ridley Scott
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Transfiguré et recoiffé comme à l’habitude pour les besoins de son rôle, Russell retrouve Ridley Scott le temps de ce thriller d’espionnage branché directement sur l’actualité étrangère des Etats-Unis. Treize ans après ses débuts américains devant la caméra de Sam Raimi, il retrouve Di Caprio dont il joue ici le patron au sein de la CIA, une sorte de père de substitution vache et rustaud, vaguement white-trash, à qui il revient de convertir l’idéaliste jeune et fôlatre jeune espion aux rouages de la realpolitik.
2009
Jeux de pouvoir de Kevin Macdonald
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Physique négligé face à au propret Ben Affleck, Russell perd de son charme pour se transformer en journaliste d’investigation. Convainquant ? Le voilà encore héros dans un thriller (plutôt réussi), encore en quête de vérité et de justice… A 45 ans, l’acteur ne change pas de registre et reste sur des valeurs sûres. Et ce n’est pas, non plus, le prochain film aventureux de Ridley Scott qui bousculera ses habitudes même si l’on risque d’y perdre nos repères: il y incarnera Robin des bois, mais aussi le shériff de Nottingham.
Bonus :
2008
Tonnerre sous les Tropiques de Ben Stiller
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Pas d’erreur, Russell Crowe ne figure pas au générique de l’époustouflante comédie guerrière de Ben Stiller, mais son esprit plane bien là, invoqué par le désopilant personnage qu’y campe Robert Downey Jr. Qui d’autre pourrait se sentir plus directement visé par cette caricature d’acteur australien au regard bleu, que la soif d’oscars pousse à des performances-limites grotesques, et adepte de la Méthode au point de se faire repigmenter la peau pour jouer un rôle de soldat noir ?
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