Contactée par les Inrocks, Rosalie Varda, fille d’Agnès Varda et Jacques Demy, nous en dit un peu plus sur cette nouvelle collaboration.
Dans un article paru aujourd’hui, Le Film Français annonce l’arrivée chez MK2 de Rosalie Varda. Actrice fugitive chez Agnès Varda et Jacques Demy (c’est elle la petite fille blonde à la fin des Parapluies de Cherbourg), Rosalie Varda s’est ensuite forgé une belle carrière de costumière au théâtre, à l’opéra mais aussi au cinéma (chez Godard, Fuller, Boisset mais aussi chez ses parents ou son frère Mathieu Demy) avant de rejoindre en 2006, Ciné-Tamaris, dont elle est aujourd’hui dirigeante. Elle a notamment produit, en 2017, Visages Villages le dernier film de sa mère, Agnès Varda, co-réalisé avec le photographe JR.
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“Faire vivre les films plus anciens de manière tout à fait contemporaine”
Aujourd’hui, elle rejoint une autre famille de cinéma : le groupe MK2 de Marin Karmitz. Sa mission : “Faire rayonner le catalogue MK2 Films, riche de plus de 800 œuvres et poursuivre la conquête de nouveaux publics et canaux de diffusion en France et à l’international”, annonce Le Film Français. Elle occupera le poste de Senior Advisor chez MK2 Films auprès de Nathanaël Karmitz. Contactée par les Inrocks, elle nous en dit un peu plus sur cette nouvelle collaboration :
“L’idée est de faire partager le cinéma qu’on appelle le cinéma de patrimoine, qui n’est pas un terme que j’aime tellement. Le cinéma est un art relativement jeune, je pense qu’il est important de faire vivre les films plus anciens de manière tout à fait contemporaine.”
Elle ajoute : “Le catalogue MK2 correspond beaucoup à ce que mes parents nous ont laissés à mon frère et moi, c’est-à-dire un mélange entre cinéma d’auteur et cinéma plus grand public. Quand Nathanael et Elisha Karmitz m’ont proposé de les aider sur leur catalogue qui est magnifique, ça m’a vraiment intéressé parce que je me suis dit que c’était aussi une façon de ne plus seulement partager les films de ma famille, mais d’élargir à un plus grand cercle. Agnès n’étant plus là j’ai quand même consacré mes dernières années de ma vie à l’accompagner dans tous ses projets. Je trouvais sain pour moi aussi d’aller vers d’autres horizons et de travailler en collaboration.”
Sortir du petit pré carré
Rétrospectives, programmations spéciales autour de cinéastes ou de la ressortie en salle de films restaurés, élaboration de nouvelles affiches… Différents moyens d’action sont envisagés afin “que le cinéma d’auteur soit encore plus vu par des spectateurs différents, cinéphiles ou pas. Il faut aller les chercher, partout.”
A ce titre, Rosalie Varda, qui par ailleurs reste “plus que jamais” aux commandes de Ciné-Tamaris, se réjouit du récent partenariat signé entre le groupe MK2 et la plateforme Netflix : “La diversité donnée sur la plateforme Netflix, avec ses 6 millions d’abonnés en France, ce n’est pas rien ! C’est donc la possibilité que les abonnés puissent surfer et peut-être voir un Truffaut la semaine prochaine, puis un Demy, un Kieslowski. Peut-être qu’ils auront alors la curiosité de sortir de leur petit pré carré.”
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C’est en 1954 que la société, à l’époque nommée Tamaris Films, est créée par Agnès Varda qui souhaite produire et réaliser son premier long-métrage La Pointe Courte considéré aujourd’hui comme le premier film de la Nouvelle Vague. En 1975, rebaptisée Ciné-Tamaris, la boîte produit un nouveau film de la plus célèbre des glaneuses du cinéma français : Daguerréotype, une émouvante balade documentaire dans la rue Daguerre où se trouve la maison aux murs rose bonbon de la cinéaste et les locaux de sa société de production. Dès lors, Ciné-Tamaris devient l’entre du couple Varda-Demy et œuvre largement à la diffusion de ses films, proposant, depuis 2002, son propre catalogue DVD – un travail d’édition repris depuis par la chaîne Arte.
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