Accents prolo, postiches et fausse commisération : le mélo made in Netflix vire au nauffrage.
En devenant Ode américaine, cette élégie péquenaude (Hillbilly Elegy, dans la langue de Faulkner) a perdu sa seule et unique qualité : un titre honnête, qui avait le mérite de bien sonner. Pour le reste, ce film de Ron Howard a tout du énième navet échoué sur Netflix. De ceux qui poussent entre septembre et décembre, dans l’espoir de récolter, février venu (avril cette année), sa poignée de nominations aux Oscars.
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Glenn Close et Amy Adams, éternelles Poulidor
Si la radicale pauvreté de l’offre 2020 laisse la possibilité aux éternelles Poulidor Glenn Close et Amy Adams – treize nominations à elles deux, zéro victoire – d’épater l’Académie avec leurs abominables postiches de pauvres et accents de ploucs, il est tout de même probable que la médiocrité flagrante de l’ensemble joue en leur défaveur.
Tout sonne faux dans ce drame complaisant, grossièrement adapté de l’autobiographie d’un hillbilly (vieux surnom donné aux habitant·es des Appalaches) parvenu à s’extraire de son milieu social, mais sans cesse ramené à lui par une glue invisible.
Beau sujet, encore aurait-il fallu s’y pencher sincèrement, avec empathie et tact, plutôt que de le confier à l’incarnation du mercenariat hollywoodien sans point de vue, regardant avec une fausse commisération ce monde à l’abandon (qui a massivement revoté pour Trump). On préférera, pour comprendre ce qui se joue dans ce coin reculé des Etats-Unis, voir The Last Hillbilly de Diane Sara-Bouzgarrou et Thomas Jenkoe, en salle le 30 décembre.
Une ode américaine de Ron Howard, avec Glenn Close Amy Adams (E.-U., 2020, 1h57). Sur Netflix
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