C’est le cinéaste Olivier Assayas qui scénarisera le prochain long-métrage du grand Roman Polanski : l’adaptation d’un roman remarqué de Delphine de Vigan, « D’après une histoire vraie ».
Sorti il y a déjà trois ans, le dernier long-métrage en date de Roman Polanski, La vénus à la fourrure, était une adaptation cinématographique d’une pièce de théâtre de David Ives, inspirée par le romande Sacher-Masoch, et le précédent, le cinglant Carnage, était une transposition pourvue d’acteurs prestigieux de la pièce de théâtre Le Dieu du carnage de Yasmina Reza. C’est encore sous l’angle de l’adaptation que se dévoile son futur projet (prévu pour 2018), le réalisateur ayant jeté son dévolu sur le pervers D’après une histoire vraie, de la romancière hexagonale Delphine de Vigan.
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Quand Assayas s’empare d’un roman acclamé
Récompensé en 2015 par le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens, le roman originel, influencé par Stephen King, développait à n’en pas douter une histoire des plus polanskiennes. Ecrit à la première personne, cette fausse autofiction narre l’inquiétude paranoïaque d’une romancière, recevant des courriers anonymes menaçants, avant qu’une lectrice plus qu’intrusive vienne perturber le cours de son quotidien.
Féminité trouble, tension vicieuse, ambivalence réel/fiction – comme le suggère le titre – et faux semblants, mise en abyme de la création artistique, mise en scène fantasque et angoissante du quotidien… Autant de thématiques croisées au détour d’une filmographie se jouant de l’hallucination et des vertiges mentaux. Il n’est alors pas surprenant de savoir qu’Emmanuelle Seigner devrait, encore une fois, s’y voir dirigée.
Plus notable cependant, le scénariste de ce drame ne sera autre qu’Olivier Assayas. Un retour aux sources pour le réalisateur de Clean et Carlos, l’ex-critique des Cahiers du Cinéma ayant fait ses premières armes au sein du cinéma français en offrant sa plume à André Téchiné (Rendez-Vous, Le Lieu du Crime), et ce un an avant la sortie en salles de Désordre, son premier film en tant que metteur en scène.
Assayas reviendra une dernière fois vers l’auteur d’Hôtel des Amériques en 1998 pour oeuvrer sur Alice et Martin, avant de se consacrer exclusivement à la construction scénaristique de ses propres films. Le retour d’Assayas au coeur d’un projet qu’il ne mettra pas directement en scène est donc un fait des plus intrigants, d’autant plus au vu de la qualité autoréflexive du récit que le réalisateur de Sils Maria adapte.
Par le passé, Zabou Breitman s’était essayée à transposer à l’écran le style de Delphine de Vigan via No et Moi (2010). Scénariste de Tu seras mon fils de Gilles Legrand, de Vigan est déjà passée derrière la caméra, avec A coup sûr, comédie de situation inégale, qui lui permit, en écrivant le scénario, de collaborer avec le truculent Chris Esquerre.
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