Bécassine au Québec. Drôle.
Douze ans après, Agnès Obadia donne enfin une suite aux aventures de Romaine, Bécassine moderne à la malchance chronique. Entre-temps, l’interprète du rôle a changé. A l’origine, c’est la cinéaste qui jouait Romaine. On devine que les financiers lui ont préféré une comédienne plus bankable. Si on y perd en singularité, le choix de Sandrine Kiberlain vaut le détour, car c’est une actrice de comédie atypique, du genre à ne tomber dans un engrenage humoristique qu’à son corps défendant. Par sa résistance féroce à l’adversité, elle exacerbe l’acidité kafkaïenne du film. D’où la drôlerie de cette nouvelle aventure de Romaine, qui, loin des plages d’antan, exploite pleinement l’exotisme du froid et la neige. Ensuite, il y a l’engrenage des péripéties, qui démarre dès que l’héroïne, débarquant au Canada, est livrée à elle-même (suite à une rupture). Angoisse et désarroi pimentent cette comédie presque hitchcockienne – pas par sa dimension policière, mais par l’accumulation de chausse-trapes. Ce côté boule de neige catastrophe (culminant avec un mariage aussi imprévu que forcé) donne tout son ressort à cette comédie de situation qui repose sur une fuite en avant permanente.
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