Les études, je les ai faites à Paris : sciences éco, sociologie, sciences sociales, histoire Comme j’étais militant, il va de soi que ces études-là étaient liées à une manière d’apprentissage, un moyen d’être un militant plus efficace et structuré. D’où mon orientation naturelle vers les sciences humaines. J’ai terminé par une thèse sur l’histoire du […]
Les études, je les ai faites à Paris : sciences éco, sociologie, sciences sociales, histoire Comme j’étais militant, il va de soi que ces études-là étaient liées à une manière d’apprentissage, un moyen d’être un militant plus efficace et structuré. D’où mon orientation naturelle vers les sciences humaines. J’ai terminé par une thèse sur l’histoire du mouvement ouvrier. Je n’ai jamais pensé devenir cinéaste, ni même travailler dans ce métier ce n’était pas du tout ma vocation. Mais j’ai connu une période intensément cinéphile, entre 17 et 20 ans : j’allais au cinoche tous les jours. Il faut dire que je payais pas, j’avais un copain qui bossait au journal La Marseillaise : il était correcteur et piquait les exos du critique ciné. A l’époque, le parc des salles de Marseille était plus florissant qu’aujourd’hui : une dizaine d’écrans passaient des trucs assez costauds. Ces années-là m ont donné une formation cinéphilique correcte. Mes réalisateurs de prédilection étaient des gens qui trimballaient un monde perso de film en film ? ce terme qu’on utilise moins depuis quelque temps : auteur . Pasolini, Bunuel, Bergman’ C’est ce cinéma-là que j’allais voir massivement. Ce qui ne m’empêchait pas de me taper des festivals John Ford, de voir des Capra et autres grands classiques. Un type comme Ken Loach était déjà important pour moi à l’époque, avec des films comme Kes ou Family Life. (?) La période 78-80 a été fondamentale pour les gens de ma génération. Ce sont vraiment des années de bascule assez fortes du point de vue militant. C’était la fin d’une possibilité d’alternative en France. Gauchistes ou communistes, on a tous eu la gueule de bois. Je crois que ça a correspondu à l’effondrement du Programme commun.. (?) Toujours est-il que cette fin des espoirs de gauche et des années de militantes a sans doute contribué à mon virage vers le cinéma. Toute cette réflexion politique et sociale, il fallait bien que je la dirige quelque part. (?) Je suis obsédé par la solidarité, la communauté, l’idée de ne pas être seul’ Je travaille avec les mêmes techniciens et comédiens depuis des années. Même la production est une espèce de tribu, un groupe qui est un peu obsessionnel et personnel. Donc, dès qu’on commence à écrire, on charge le film, les personnages et, à travers eux, on regarde ce que ça raconte. Je me sers énormément de sentiments personnels. (?) Chaque film transpire les conditions dans lesquelles il a été fabriqué. Mais si les acteurs pouvaient devenir des personnages et si les films pouvaient ressembler à des documentaires sur des personnages, ce serait l’idéal : on aurait gagné. Je pense que le cinéaste le plus exemplaire de ce point de vue est Cassavetes. Dans tous ses films, ce qui m a toujours assassiné, c’est que je ne sais pas si les mecs jouent ou pas, je ne sais pas où je suis. Je connais peu de films aussi crédibles. (?) Pour moi, faire du cinéma, c’est aussi un art de vivre. Passer trois mois aussi intensifs, où tout est exaspéré, où j’ai des relations exceptionnelles avec mes meilleurs amis, c’est une chance inouïe ».
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1980 – Dernier été
1983 ? Rouge Midi
1985 ? Ki lo sa ?
1989 ? Dieu vomit les tièdes
1992 ? L’argent fait le bonheur
1994 ? A la vie, à la mort !
1996 ? Marius et Jeannette
1998 ? A la place du c’ur
1999 ? A l’attaque !
1999 ? La ville est tranquille (en postproduction)
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