Gilles Jacob et Thierry Frémaux ont choisi le plus grand acteur de sa génération (avec Al Pacino) pour conduire les jurés et délibérations du prochain Festival de Cannes.
Robert De Niro, c’est une carte de visite énorme : des chefs-d’œuvre multiples (Mean Streets, Le Parrain 2, Le Dernier Nabab, New York New York, Raging Bull, Voyage au bout de l’enfer, Il Etait une fois en Amérique, Les Affranchis, Casino, Heat, Jackie Brown…), des films expérimentaux (Hi Mom !, Greetings), des palmes d’or (Taxi driver, Missing), une tripotée de films solides ou intéressants (1900, Midnight run, Sanglantes confessions, Brazil, Mafia blues, Copland, la série Mon beau-père et moi…), signés par les plus grands (Scorsese évidemment, mais aussi Kazan, Coppola, De Palma, Leone, mais encore Tarantino, Michael Man, Bertolucci, Ramis…).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
De Niro, c’est une présence incandescente, travaillée par la méthode de l’Actor’s studio, un génie du transformisme dont les plus fameux exemples sont Raging bull, où il grossit et maigrit de plusieurs dizaines de kilos, et le chef d’œuvre de Leone, où il est aussi immense en trentenaire qu’en soixantenaire.
De Niro est également réalisateur (Il était une fois le Bronx, Raisons d’état), producteur, créateur du festival de Tribeca. Ces dernières années, son étoile d’acteur a un peu pali et il a du laissé son trône aux princes des générations suivantes (Bruce Willis, Denzel Washington, Tom Cruise, George Clooney, Johnny Depp, Samuel Jackson, Brad Pitt…).
On ne sait pas si Bob De Niro a bon goût mais c’est un gigantesque morceau de cinéma qui présidera le jury 2011, portant avec lui un peu de Travis Bickle, de Vito Corleone, de Monroe Stahr, de Jake La Motta ou de l’inoubliable Noodles. Cette année, les critiques ne discuteront pas le palmarès, de peur que le président ne leur dise avec un air dément : « are you talkin’ to me ?! »
Serge Kaganski
{"type":"Banniere-Basse"}