Découvrez sans plus attendre toutes nos critiques des sorties cinéma de la semaine.
Cette semaine, le nouveau Batman campé par Robert Pattinson, aux allures de film noir, côtoie les hauteurs stratosphériques de Rien à foutre, l’histoire d’une hôtesse de l’air au carrefour de sa jeunesse, de son avenir et de ses peurs, sous le regard de Gérard Depardieu et de Déborah Lukumuena, duo improbable et gagnant de Robuste, premier long de Constance Meyer.
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The Batman de Matt Reeves
Dans ce monde de ruines, Robert Pattinson figure un Batman particulièrement saisissant. Les scènes où on le voit, visage découvert, en Bruce Wayne, sont vraiment réduites à presque rien. Pendant près de trois heures, il ne dispose pour jouer que de son regard (fulgurant) et de sa mâchoire (dont la perfection angulaire fascine comme jamais). C’est peu et pourtant bien assez pour qu’il dépose sur la panoplie une empreinte indélébile. Par Jean-Marc Lalanne
Viens je t’emmène d’Alain Guiraudie
Il y a chez Guiraudie, une horreur de ce qui se fixe, de la sédentarité et de ce qu’elle induit comme normativité. Alors, pour défaire les liens et ne pas prendre racine, ces héros marchent, courent, font du vélo, désirent l’impossible. Et puis ces plans sur la ville de Brest : pour la première fois, le cinéaste s’aventure à filmer une ville urbaine, saisie comme une longue crise d’angoisse qu’il faut fuir avant qu’elle ne vous dévore. Par Murielle Joudet
Rien à foutre d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre
À l’aide d’un dispositif de mise en scène qui glane un fort sentiment de réel en mêlant improvisation et reconstitution minutieuse, Julie Lecoustre et Emmanuel Marre parviennent à raconter l’état émotionnel de la génération Y. “On ne voulait pas faire un film générationnel, ce n’est qu’après les premières projections que les réactions du public nous ont fait réaliser que Rien à foutre avait une dimension générationnelle évidente”, nous explique le duo en préambule d’une conversation de plus de deux heures sur son premier long métrage. Par Bruno Deruisseau
Robuste de Constance Meyer
Le visage, le corps, le grain de peau, la démarche, les épaules, la voix. Tout en Gérard Depardieu, cette créature qui déambule désormais sur le fil fragile qui sépare la fiction du documentaire, est devenu cinéma. C’est fascinant. Et inquiétant (pour son côté fantastique, irrationnel), époustouflant, que de voir un être aussi volumineux atteindre souvent la grâce d’un jeune funambule. L’enfance de l’art. Par Jean-Baptiste Morain
Belfast de Kenneth Branagh
On retrouve des ingrédients tous bien trop connus, vendeurs et creux, de l’imagerie mythologique du quartier populaire (vieilles trognes ridées et barbues, joyeux commerçants hauts en couleur, voisin·es qui se parlent en gueulant par la fenêtre – on attend le packshot de fromage industriel), à celles des guerres civiles naissantes (l’innocente naïveté des enfants jouant dans la rue, l’inquiétante hostilité soudaine des commerçants de l’autre bord, la mine patibulaire des miliciens coiffés de bérets rôdant dans les rues…). Par Théo Ribeton
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