Une comédie dépressive made in Iran qui vire à l’ego trip.
Pour dégoter l’interprète idéal de son film, Alireza Motamedi, auteur, réalisateur et producteur de ce premier long, dit avoir beaucoup cherché. La récolte s’avérant infructueuse, l’ancien acteur iranien a décidé d’endosser le rôle-titre, celui de Reza, qui est sur le point de divorcer d’une femme dont il est toujours épris. Autour d’elle, la rupture ne produit pas de secousse véritable, et l’amoureux vit cette histoire impossible à terminer comme une douce et douloureuse rémission.
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Hantée par les figures qui ont fait des déboires sentimentaux un genre cinématographique en soi, cette comédie dépressive et anesthésiante made in Iran (peut-être l’aspect le plus intéressant) peine à diffuser l’empathie attendue. Le film fait l’effet d’une vaste entreprise de séduction (découpages soigneux, intérieurs coquets, dosage appliqué des registres) assez vaine.
Même sentiment devant la partition de (Ali)Reza (Motamedi), qui organise les rencontres avec les femmes de sa vie (ex, parentes, amoureuses) comme des saynètes inutilement étirées, à l’insipide banalité. Dans le fond, ce ne sont pas vraiment les errances de son alter ego qui semblent animer l’homme aux mille casquettes mais plutôt l’édification de son propre mythe. L’autofiction mute alors en ego trip où la bonhomie et la maladresse sous contrôle du cinéaste-personnage ne sont exhibées que pour ravir un auditoire et confirmer que Reza n’est amoureux que d’une seule chose, sa propre image.
Reza d’Alireza Motamedi avec lui-même, Sahar Dolatshahi (Iran, 2019, 1 h 34)
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