rn
A l’occasion de la sortie en salles du (faux) remake de Suspiria par Lucas Guadagnino, Arte nous propose de revoir jusqu’au 4 décembre le chef-d’oeuvre original de Dario Argento, sorti en 1977. Oeuvre de la rupture – le réalisateur italien s’écarte des sentiers du giallo pour tendre vers le conte cauchemardesque et expressionniste -, Suspiria est un objet flamboyant, nourri des inspirations composites de son auteur.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Partant d’une trame classique (une jeune fille innocente prise au piège d’une sororité de sorcières), Dario Argento distord la narration, multiplie les effets hallucinatoires pour rendre compte d’une descente en enfer perverse nimbée de Technicolor. Dans des décors gothiques éclairés par une lumière baroque, les visages médusés des acteurs sidèrent. Une expérience presque violente pour le spectateur, qui reçoit ces images comme des agressions. Derrière ce chaos esthétique se loge une tentative de donner forme à l’inconscient, aux peurs refoulées, et à l’inhibition sexuelle. Mais dans son refus de toute psychologisation explicite, Suspiria traverse les années sans vieillir, par la seule force de son inventivité visuelle.
{"type":"Banniere-Basse"}