Un rape & revenge français consternant d’esthétisme pubard et de rutilance formelle creuse.
Jennifer, jeune lolita au look acidulé, part en vacances avec Richard, un chef d’entreprise qui dans une autre vie est aussi marié et père de famille. Le cadre est idyllique : une grande villa plantée au milieu d’un désert aride. Les deux tourtereaux passent quelques jours ensemble avant d’être rejoints par deux amis de Richard.
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Un jour, celui-ci s’absente, et l’un des deux hommes en profite pour violer Jennifer devant l’autre, qui reste impassible. Paniqués à l’idée de voir leur vie partir en fumée à cause de cette agression, les trois hommes finiront par se débarrasser d’elle. Laissée pour morte, la jeune femme ressuscite, bien résolue à se venger lors d’une partie de cache-cache en plein désert.
A priori, il y avait tous les ingrédients pour que Revenge, premier long métrage d’une jeune cinéaste, soit une vraie petite bombe lâchée en plein cœur du cinéma français : un rape & revenge movie français, qui plus est réalisé par une femme, rejouant ainsi l’engouement suscité par le très acclamé Grave de Julia Ducournau en 2016.
Mais l’énorme déception endurée ici revient à constater le fossé qui sépare une suite de bons ingrédients d’un bon film. Car derrière le bel emballage très aguicheur, Revenge a malencontreusement oublié l’essentiel : un regard de cinéaste. Obsédée par l’idée de faire un “film musclé”, Coralie Fargeat recouvre son film d’une épaisse couche d’effets de manches et de pyrotechnie pubarde qui font office de mise en scène : gros plans cradingues, overdose de ralentis, héroïne filmée comme un bout de viande magiquement transformée en guerrière. Et comme souvent, lorsque le regard n’y est pas, le sound designer sauve les meubles, ou en rajoute des tonnes, réhaussant comme il peut le goût de ce qui ressemble à un épisode de Secret Story qui aurait viré gore.
Revenge de Coralie Fargeat Avec Matilda Lutz, Kevin Janssens (Fr., 2017, 1 h 48)
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