La Cinémathèque, dans le XIIe arrondissement de Paris, offre du 19 septembre au 11 novembre une rétrospective à l’un des plus grands cinéastes introspectifs, Ingmar Bergman. L’occasion de revenir sur une oeuvre traversée par des tourments aussi bien individuels que collectifs.
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Donner forme aux non-dits de la société
Une filmographie hantée donc, par les questionnements métaphysiques de son auteur, et qui ont creusé comme des sillages des leitmotivs visuels. Chez Bergman, la psychologie ne se donne pas telle quelle, mais se transforme, comme un combustible, en images subliminales. Puisque la mort ne peut pas se dire, elle s’incarnera littéralement dans les traits blêmes de Bengt Ekerot, arpentant les plages désertes à la recherche de ses victimes dans Le Septième Sceau. Puisque la mélancolie est inavouable, Bergman filmera les souvenirs proustiens d’un vieil homme grâce à des plans silencieux sur une clairière dans Les Fraises Sauvages.
C’est sans doute parce que Bergman a su mettre en forme les non-dits religieux d’une société suédoise marquée par le protestantisme, les interdits sexuels (Le Silence a été censuré pour ses scènes de masturbation féminine), qu’il a tant marqué son époque, et que la re(lecture) de son oeuvre est inépuisable.
Le programme complet de la rétrospective est disponible ici.
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