Dix ans après Bienvenue à Zombieland, une suite décomplexée et amusante qui fait l’éloge de la paresse.
On reproche beaucoup aux comédies fainéantes et impersonnelles de n’être qu’une succession de sketchs, dont l’agencement aurait pour ambition de composer un film. Souvent – et c’est bien pour cela qu’on le leur reproche –, le film en question revêt plutôt les traits défigurés d’un puzzle éparpillé au sol.
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Pour tout établissement d’une norme surgit bien sûr son exception. Tout en suivant parfaitement ce modèle, Retour à Zombieland arrive non seulement à maintenir son unité filmique, mais c’est l’idée même de sketchs à répétition qui semble définir son ADN. Pourquoi, alors, malgré cette nonchalance digne du cancre assis au dernier rang de la classe, Retour à Zombieland, comme son grand frère, ne nous inspire aucune antipathie – et même l’inverse ?
Parce que le cancre ne fait pas semblant. Tandis que n’importe quel roublard aurait tenté de dissimuler la vraie nature de son film sous un mille-feuille de fioritures, Ruben Fleischer et ses scénaristes, eux, ne cachent rien. Avec une trame narrative aussi dépouillée que ses no man’s lands post-apo, Retour à Zombieland exhibe au contraire les coutures de son unique enjeu : faire rire (ce qu’il sait très bien faire lorsqu’il en a l’envie – c’est-à-dire pas toujours). De cette transparence décomplexée naît le charme insolent du film, qui fait éclore ce qui pourrait être son sujet souterrain : le rire comme ultime riposte face à l’ennui de la fin du monde.
Retour à Zombieland de Ruben Fleischer, avec Woody Harrelson, Jesse Eisenberg et Emma Stone (E.-U., 2019, 1 h 39)
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