Sorti en France le 14 décembre dernier, Rogue One : A Star Wars Story a déjà fait couler beaucoup d’encre. Servant de préquelle à l’épisode IV, sorti en 1977, le film de Gareth Edwards met en scène de nombreux personnages inédits. Mais pour mieux coller à l’histoire originale, des personnages de la première trilogie ont été recréés numériquement […]
Sorti en France le 14 décembre dernier, Rogue One : A Star Wars Story a déjà fait couler beaucoup d’encre. Servant de préquelle à l’épisode IV, sorti en 1977, le film de Gareth Edwards met en scène de nombreux personnages inédits. Mais pour mieux coller à l’histoire originale, des personnages de la première trilogie ont été recréés numériquement pour l’occasion.
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Interrogé par le New-York Times, John Knoll, superviseur des effets visuels chez Industrial Light & Magic, filiale de Lucasfilm, s’est exprimé sur le sujet. Il revient notamment sur l’apparition polémique d’un personnage joué par l’acteur anglais Peter Cushing, mort en 1994.
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« Un personnage très important pour raconter l’histoire »
Pour John Knoll, introduire l’histoire de l’épisode IV sans y inclure le personnage joué par l’acteur anglais Peter Cushing était impensable. Dans le film de 1977, il incarnait le Grand Moff Tarkin, commandant de l’Étoile noire, autour de laquelle est centré le scénario de Rogue One. La décision a donc été prise de faire jouer son rôle par l’acteur Guy Henry, en appliquant des textures numériques basées sur le visage de Peter Cushing. La même technique a été employée pour greffer le visage de la jeune princesse Leïa sur l’actrice Ingvild Delia.
Ce procédé, John Knoll le compare plus à « une façon super high-tech et travaillée de faire du maquillage » en appliquant des effets visuels sur un autre acteur, plutôt qu’à la résurrection numérique d’un acteur décédé. Lucasfilm assure par ailleurs que les effets spéciaux ont été réalisés avec l’aval des ayants droits de Peter Cushing. Pour Kiri Hart, co-productrice de Rogue One, « s’il n’avait pas été dans le film, il aurait fallu expliquer pourquoi il n’y était pas », ce qui posait un problème scénaristique.
La re-création numérique des visages est un procédé de « motion-capture », semblable à ceux utilisés dans les jeux-vidéos (Wikimedia commons)
Le risque d’une généralisation du principe
La même technique avait été utilisée pour le film Fast and furious 7, après le décès de l’acteur Paul Walker, qui n’avait pas pu tourner certaines scènes. Ces performances numériques posent néanmoins la question du respect des défunts. Pour The Guardian, il s’agit d’une « indignité digitale » d’impliquer un acteur mort « dans une performance avec laquelle il n’a rien à voir ». Et si cette pratique se généralise, risque-t-on de voir revenir des légendes du cinéma, ramenées à la vie par un sursaut de nostalgie numérique ?
La présence d’un hologramme du rappeur Tupac (à droite) aux côtés de Snoop Dogg (à gauche) et Dr Dre lors d’un concert à Coachella en 2012 avait également fait réagir beaucoup de monde quant au droit à l’image des défunts (capture d’écran YouTube)
A cela, John Knoll répond qu’il ne voit pas cela arriver de sitôt, car il s’agit d’une méthode qui « demande beaucoup de travail et d’argent. Je n’imagine personne s’engager dans cette voie de manière courante. » Ce à quoi il ajoute : « Nous ne prévoyons pas de faire de la re-création digitale de façon plus poussée pour le moment. Cela n’avait du sens que pour ce film en particulier. »
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