A l’occasion de la ressortie du Bal des vampires (1967) sur certains écrans parisiens, retour sur la carrière du cinéaste en dix films clés.
1962 – Le couteau dans l’eau
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Premier long métrage du réalisateur, le film raconte l’histoire d’un couple fortuné qui part faire une croisière à bord d’un yatch. Leur balade change d’allure quand ils prennent en stop un jeune étudiant. Dans son film, Roman Polanski décortique les rapports de violence entre les hommes ainsi que l’affirmation de leur identité sexuelle. Le couteau dans l’eau est le premier et dernier long métrage que le cinéaste tourne en Pologne avant Le Pianiste (2002). Mal reçu dans son pays, il obtient le prix de la critique à Venise ainsi qu’une une nomination aux oscars dans la catégorie meilleur film étranger.
1967 – Le Bal des vampires
Installé en Angleterre où il tourne Répulsion en 1965 et Cul de Sac en 1966 –deux films qui lui valent un ours d’or et d’argent au festival de Berlin- Roman Polanski s’attaque, pour son premier film en couleur, au film d’épouvante. Après des années passées à rechercher des vampires, le Professeur Abronsius et son assistant Alfred (Roman Polanski) se retrouvent dans une auberge en Transylvannie. La fille de l’aubergiste, Sarah (Sharon Tate) se fait enlever par le conte Von Krolock. Les deux compères partent à sa recherche. De cette histoire vampiresque, Roman Polanski tire un film très personnel dans lequel il détourne les codes du genre en mêlant constamment horreur et comique.
1968 – Rosemary’s baby
Pour le film qu’il réalise l’année suivante, Roman Polanski reste dans le fantastique mais lui ôte tout le comique du Bal des vampires. Véritable thriller, Rosemary’s Baby (avec Mia Farrow et John Cassevetes) raconte l’histoire d’une future mère de famille sous l’emprise de ses voisins octogénaires adorateurs de Satan. Ce film, son premier réalisé à Hollywood, aborde de manière centrale une des thèmes récurrents de son oeuvre, celui de l’enfermement, qu’il soit physique ou psychologique. Succès international, le film remporte deux nominations aux Oscars.
1974 – Chinatown
Après Rosemary‘s baby, Roman Polanski s’exile en France et essuie plusieurs échecs (Macbetch et Quoi?). Après six années noires, le réalisateur renoue avec Hollywood et tourne Chinatown, hommage au film noir américain des années 30. L’histoire se déroule à Los Angeles où un détective privé (Jack Nicholson) enquête sur un homme marié soupçonné par sa femme d’adultère. Celui-ci est retrouvé mort. Le détective poursuit son enquête et se rend compte que la femme qui l’a engagé lui a menti sur son identité. Le film permet au cinéaste de connaître à nouveau le succès. Nominé onze fois aux oscars, il remporte le prix du meilleur scénario.
1979 – Tess
En 1977, une condamnation pour viol sur mineurs (condamnation pour laquelle, actuellement assigné à résidence en Suisse il vient de se voir refuser par la cour d’appel californienne sa demande d’être jugé par contumace) oblige le cinéaste à quitter les Etats-Unis. Direction la France. Deux ans plus tard, il sort Tess, un mélodrame rural et romantique qui évoque les malheurs d’une jeune paysanne sous l’ère victorienne, interprétée par l’actrice allemande Natassja Kinski. Adapté du roman Tess d’Uberville de Thomas Hardy, le film glane trois césars et trois oscars.
1988 – Frantic
Dans les années 80-90, Roman Polanski consacre une grande partie de sa carrière au théâtre (il adapte notamment La Métamorphose de Franz Kafka). A cette époque, il réalise plusieurs films –Pirates, La jeune fille à la mort, Lunes de fiel– mais seul Frantic, un thriller avec Emmanuelle Seigner et Harrison Ford qui interprète un cardiologue à la recherche de sa femme, lui permet de renouer avec le succès.
1999 – La Neuvième Porte
Thriller ésotérique où Roman Polanski fait à nouveau tourner sa femme Emmanuelle Seigner aux côtés de Johnny Depp. L’acteur incarne Dean Corso, un chercheur de livres rares employé par un éminent bibliophile, féru de démonologie. Corso s’enfonce alors dans un labyrinthe parsemé de pièges et d’énigmes.
2002 – Le Pianiste
C’est avec Le Pianiste, le film plus personnel de toute sa carrière dans lequel il évoque l’occupation de la Pologne et du ghetto de Varsovie pendant la seconde guerre mondiale que Roman Polanski revient véritablement sur le devant de la scène et renoue avec le succès. Vainqueur de la palme d’Or à Cannes, le film remporte aussi trois oscars dont celui du meilleur réalisateur.
2005 – Oliver Twist
Dans cette reconstitution historique adaptée du plus célèbre roman de Charles Dickens, le cinéaste retrouve l’acteur Ben Kingsley qu’il avait fait jouer quelques années auparavant dans La jeune fille à la mort. Oliver Twist est sans doute le film le plus nostalgique du cinéaste, à mille lieux de ces thrillers psychotiques.
2010 – Ghost writer
Dernier film du réalisateur. Roman Polanski raconte ici l’histoire d’un nègre (Ewan Mac Gregor) devant réécrire les mémoires d’un ex premier ministre (Pierce Brosnan) britannique bientôt embarqué dans une machination qui le dépasse L’obsession du huis clos propre à Roman Polanski est encore bien présente.
Photo : Roman Polanski et l’actrice Sharon Tate dans le Bal des Vampires (1967)
{"type":"Banniere-Basse"}