Agriculteurs, vignerons, responsables d’institutions culturelles philosophent sur le sens de leur travail face au libéralisme.
Prolongeant le gigantesque travail accompli avec Mondovino, Jonathan Nossiter livre un documentaire de combat, un film dont le petit budget et la forme buissonnière rejoignent le fond antilibéral. La plupart des scènes montrent le réalisateur attablé avec des amis, discutant du sens de leur métier.
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Ces amis sont vignerons, agriculteurs, ou directeur de cinémathèque : au-delà de leur personnalité propre ou de la diversité de leurs approches, ils ont en commun le rejet du système politico-économique dominant, l’amour du travail bien fait et de la transmission d’un héritage culturel.
Que l’on fasse du vin dans le Piémont, du blé dans les Marches, des fruits et légumes en Emilie-Romagne ou que l’on montre des vieux films à Bologne, l’idée est la même : produire de la qualité et la diffuser via des circuits accessibles. L’écologie englobe culture et agriculture, qualité de la terre et prix démocratiques, santé du corps et de l’esprit, service au consommateur et au citoyen.
Joignant le geste à la parole, Nossiter filme ces questions cruciales en musardant dans les champs, philosophant sous les tonnelles, dans les vignes. Les personnages de Nossiter ont ceci de passionnant : ce sont des paysans éclairés, réalisant l’alliance idéale de l’intellect et du manuel, de la ville et de la campagne. Comme si des héros d’Antonioni retrouvaient le populaire que célébrait Pasolini. Dialoguant avec Les Merveilles d’Alice Rohrwacher (Grand Prix à Cannes), Résistance naturelle respire à pleins poumons une Italie tissée de cultures plurimillénaires, très loin de la vulgarité vide de Berlusconi. Un film qui montre qu’un autre monde est possible, et pas seulement en Italie.
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