Un documentaire poétique sur la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Ce documentaire est le deuxième d’une trilogie des frontières. Après avoir exploré la ligne Nord-Sud fracturant son pays natal, la Corée, Lyang Kim est partie filmer les frontières récentes et fragiles de l’Arménie, particulièrement celle de l’Est, mitoyenne de l’Azerbaïdjan et zone de conflit quasi permanent.
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Le regard de la cinéaste est poétique et sensoriel plutôt que politique. Sur des paysages splendides et magnifiquement filmés (ampleur des plans, volupté des travellings, respiration du montage), se pose la voix d’une villageoise qui raconte la vie quotidienne en état de guerre : la peur, les fusillades, les enlèvements…
La beauté sereine des lieux et la violence des hommes
Une double dialectique prend forme, d’une part entre la dureté des événements et la douceur de leur énonciation, d’autre part entre la beauté sereine des lieux et la violence des hommes qui les habitent et les abîment. Ce beau film n’est pas sans scories, comme lors d’une séquence au montage vaguement godardien qui associe des images de poissons pêchés et de génocides dans une symbolique pesante et gênante.
Hormis ce passage, Resident Forever fait ressentir le paradoxe des frontières, concept nécessaire (elles sont constitutives des Etats-nations) autant qu’absurde (elles séparent des voisins qui se côtoient).
Resident Forever de Lyang Kim (Fr., Cor., Arm., 2017, 1 h 29)
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