Dans la vie, Jean-Claude Van Damme a un réplicant : il vient faire le zouave à “Loft Story”, se fait photographier en slip au Festival de Cannes, dit des bêtises et se tient mal pendant les interviews. Insortable. Mais un autre Van Damme (le vrai ?) est acteur de cinéma, maladroit, attachant, et ici convaincant […]
Dans la vie, Jean-Claude Van Damme a un réplicant : il vient faire le zouave à « Loft Story », se fait photographier en slip au Festival de Cannes, dit des bêtises et se tient mal pendant les interviews. Insortable. Mais un autre Van Damme (le vrai ?) est acteur de cinéma, maladroit, attachant, et ici convaincant dans cette histoire de réplicant (justement). Van Damme est un méchant serial killer qui assassine et immole des mères célibataires, motivé par un trauma enfantin. Le gouvernement a créé un clone du tueur à partir de son ADN et le confie après une croissance accélérée à un flic obtus afin de neutraliser son « frère » maléfique. Replicant conte donc une histoire de double, thème récurent dans la filmographie de Van Damme, dont l’autosuffisance semble le condamner à ne jouer qu’avec lui-même, seul adversaire à la taille de son narcissisme. Ringo Lam confirme qu’il est un excellent cinéaste et qu’il peut réussir un film d’action convaincant loin de Hong Kong, avec un comédien belge. Replicant peut d’ailleurs se voir comme un film-somme des obsessions van dammiennes mais aussi le passage à l’ouest réussi du style d’un cinéaste qui sait concilier inventivité baroque et efficacité nerveuse. Sur un idée proche, le film de Ringo Lam n’a certes pas l’envergure du Face/Off de John Woo, mais il possède d’autres atouts, caractéristiques de ce cinéaste qui se distingue par son goût pour le réalisme plutôt que l’abstraction chorégraphique. Les scènes d’action sont guidées par une approche concrète et brutale, où les contingences physiques et décoratives sont autant de sources d’idées de mise en scène. C’est aussi un cinéaste qui ose tout, n’a pas peur du mauvais goût ou des scènes impossibles, tels les épisodes comiques avec Van Damme en homme-enfant, ou sa rencontre avec une prostituée. Son cinéma, trivial et poétique, s’accorde parfaitement à la personnalité de JCVD. Replicant lui offre un surcroît de crédibilité et la possibilité de s’épanouir en tant qu’acteur dans un film qui s’impose sans peine comme le plus satisfaisant de sa carrière.
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