Pour Hollywood, ses anciens succès sont une source d’inspiration. Un signe des temps ?
Il fut un temps où l’on lisait constamment des coups de gueule contre l’essor des suites et la diminution du nombre de projets originaux à Hollywood, généralement sous forme d’articles bien nourris d’infographies chronologiques façon fonte des glaces ou déforestation amazonienne.
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Les coups de gueule se font plus rares, peut-être à cause d’une abdication (à quoi bon lutter ?), mais plus probablement parce que le goût du Hollywood contemporain pour son propre patrimoine pop apparaît de moins en moins comme une basse méthode de profits à moindres risques (miser sur ce qui a déjà cartonné plutôt que risquer un flop) et de plus en plus comme une nature profonde à ne pas renier : à l’ère de Stranger Things (qui est un projet original) et du Make America Great Again, a-t-on jamais été aussi addict au passé ?
De “Ça” à “Star Wars”
C’est une certaine idée du passé qui hante et dont on ne se débarrasse pas, tapi dans l’inframonde des égouts et des terreurs d’enfance dans Ça, second volet du reboot entamé en 2017 par Andy Muschietti, ou dans Doctor Sleep, autre adaptation de Stephen King puisque Ewan McGregor y interprète une version adulte du Danny de Shining, torturé par un passé qui semble le pousser dans les mêmes travers que son défunt père.
Le passé n’est pas forcément un fantôme : il peut aussi devenir un objet, un jouet sans âge avec lequel on pourra s’amuser éternellement, comme dans Jumanji: The Next Level ou La Famille Addams version animée, vétérans de l’entertainment 90’s à qui le reboot ne semble rien vouloir offrir d’autre qu’une jeunesse toute neuve, solaire.
A l’inverse d’autres vétérans qui la jouent moins jouvenceaux qu’increvables, comme le Sly de Rambo: Last Blood ou le Schwarzie de Terminator: Dark Fate, qui marque le retour de la dream team de la saga avec Linda Hamilton (Sarah Connor), Edward Furlong (John Connor), mais aussi une participation accrue de James Cameron.
Le passé est aussi un livre à récrire, chez les Charlie’s Angels qui veulent débarrasser la saga de quelques vieux réflexes affriolants à tendance macho et élargir le casting féminin (Elizabeth Banks, la réalisatrice, reprend le rôle de Bosley, aux côtés notamment de Kristen Stewart), marquant un nouveau checkpoint dans la route vers l’équilibre des genres à Hollywood. Ou un livre à compléter, comme dans l’origin story auteurisante que Todd Phillips et Joaquin Phoenix consacrent au Joker.
Enfin, une résurgence que l’on espère vraiment conclusive, testament d’une mythologie qui a, ne l’oublions pas, toujours appartenu au passé (“A long time ago, in a galaxy far, far away”) : Star Wars : L’Ascension de Skywalker, neuvième et dernier épisode de la série canonique, certes promise à une seconde vie – une nouvelle saga dans l’univers créé par George Lucas, pilotée par Rian Johnson –, mais destinée à mettre ici un terme au récit des Skywalker, ses héros originels. On n’espère rien de moins qu’un chef-d’œuvre, surtout sous la houlette d’un auteur, J. J. Abrams, pour qui le passé et la nostalgie ont certes toujours été l’alibi d’un futurisme (Star Trek…), mais qui doit ici relever un défi inédit pour lui et à peu près vertigineux : mettre un point final à une histoire.
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