Trente ans jour pour jour après sa mort, Jean Renoir (1894-1979) demeure le plus grand cinéaste français ayant jamais existé. Pourquoi ? Réponse en 3 bonnes raisons et 6 films.
Jean Renoir en 6 films :
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La Chienne : les mésaventures d’un petit employé qui rêve de devenir artiste. Victime d’une femme de mauvaise vie, il la tue. Film social et anarchiste (dans la lignée de Boudu sauvé des eaux) d’un réalisme inimaginable. Le travail sur le son, notamment, est inédit à l’époque. Et puis déjà et toujours, chez Renoir, ces personnages sincères dans le mensonge et acteurs dans la vérité, ces acteurs en liberté et pleins de naturel qui interprètent des personnages théâtraux, qui jouent dans la vie.
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Partie de campagne : film mythique longtemps inachevé (tourné en 1936, monté après guerre), hommage à Maupassant, érotique, libidineux, et aussi extrêmement sentimental, ce moyen-métrage tourné au bord d’une rivière raconte l’éveil à la sensualité d’une petite bourgeoise parisienne séduite par un pêcheur. Un hymne aux forces de la nature.
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La Règle du jeu : considéré par les cinéphiles comme son chef d’œuvre, ce film incompris (insuccès public et critique à chacune de ses sorties, avant et après guerre) synthétise une bonne part des trouvailles du cinéma français des années 30, sans le cynisme : ironie légère et gracieuse, satire sociale grinçante et désespérée, danse sur les braises de la guerre à venir, passage subit de la comédie au drame… Un ballet au ton très moderne.
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Toni : produit par Marcel Pagnol, tourné avec peu de moyens avec des amateurs, cette histoire d’un ouvrier italien imigré en Provence est considérée par les spécialiste comme l’un des films précurseurs du néoréalisme italien (Rossellini, les premiers De Sica).
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Le Fleuve, le chef d’œuvre absolu : le summum de son cinéma et son film le moins autobiographique. A partir de souvenirs écrits par une vieille anglaise, l’histoire d’une famille de colons britanniques aux Indes, Renoir réalise son film le plus universel, le plus extrasensible à tout : la lumière et les couleurs, les mouvements de l’air et de l’eau, la beauté du monde et sa cruauté, la mort liée à la vie, le deuil et la joie, les mystères de l’art et des dieux, les pulsions ancestrales qui nous habitent. Un film inépuisable.
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Le Carrosse d’or : la vie est un théâtre. Beaucoup l’ont dit avant Renoir (Goldoni, Shakespeare, Corneille, etc.), mais Le Carrosse d’or, dans la lignée de La Chienne et de Nana, le met en scène : film théâtral sur le théâtre, sur le jeu social, ses miroirs et ses faux reflets, il montre la part ludique de tout échange avec l’autre, serait-il amoureux.
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