D’abord séduisante, cette immersion sans fard en communauté Lakota, signée Gina Gammell et Riley Keough, s’essouffle sur la durée.
En découvrant War Pony, Caméra d’or du dernier Festival de Cannes et prix du jury à Deauville, on se demande d’abord ce qui a poussé l’actrice – et petite-fille d’Elvis – Riley Keough (The Girlfriend Experience version série, American Honey) et sa coréalisatrice et meilleure amie Gina Gammell à raconter les destins croisés de deux jeunes, l’un âgé de 23 ans, l’autre de 12, vivant dans une réserve du Dakota.
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C’est sur le tournage d’American Honey (2016) que Riley Keough s’est liée d’amitié avec deux figurants, eux-mêmes issus de communautés natives, et qu’est née l’idée de War Pony. Le projet se serait monté non seulement avec leur participation, lors de chaque étape de la production, mais aussi avec celle de la communauté dans laquelle le film se déroule.
Passé le moment de la découverte, le film s’enfonce dans les ornières d’un esthétisme clipesque
War Pony est dans un premier temps saisissant. Le talent des jeunes comédien·nes, tous·tes non professionnel·les, la description sans fard de l’extrême précarité de ces communautés, régies par la vente de drogues, les petites magouilles et menus larcins, créent un effet de réel ultra-séduisant.
Mais passé le moment de la découverte, le film peine à déployer un vrai point de vue et s’enfonce dans les ornières d’un esthétisme clipesque de mauvais aloi. Il souffre aussi de la comparaison avec les deux premiers films de Chloé Zhao, dont le projet est très proche et qui sont d’une tout autre trempe s’agissant de la représentation des conditions de vie des natif·ves américain·es.
War Pony de Gina Gammell et Riley Keough, avec Jojo Bapteise Whiting, LaDainian Crazy Thunder (É.-U., 2022, 1 h 55). En salle le 10 mai.
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