Acteurs dans “Sibyl” de Justine Triet
Dans Sibyl, immense portrait d’une psychanalyste-écrivaine, ils incarnent la figure de l’amant, mais des amants placés au bord du cadre ou ressuscités du passé comme pour mieux s’offrir au regard des héroïnes. « On ne m’a jamais proposé de rôle masculin stéréotypé. Chez Justine, c’est quelque chose qui est totalement intégré dans son cinéma, ça n’est pas théorique. » Gaspard Ulliel, comme Niels Schneider, se dit lui aussi chanceux : « Je me suis souvent retrouvé face à des rôles qui échappaient à ces stéréotypes, qui étaient plus complexes, avec une part de féminité.«
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Tout aussi disposé à incarner des personnages plus définis (« comme le sont, j’imagine, ceux du nouveau Tarantino »), Gaspard Ulliel, qui a rencontré Justine Triet de manière tout à fait classique (« le projet est passé par mon agent ») évite de réduire Sibyl à un film fait par et avec des femmes : « Le film est plus mouvant, il donne à voir une complexité. C’est d’ailleurs à l’image formelle du film, avec tous ces entrecroisements de récits, de projections de fantasmes.«
Des qualificatifs que Niels Schneider trouve, lui aussi, quelque peu désuets : « Film de femme, film gay… Ce ne sont pas des mots qui me parlent. Le film de Justine comporte des personnages complexes sans qu’il n’y ait un label MeToo dans son cinéma. » Pourtant, Gaspard Ulliel ne peut qu’admettre la résonance contemporaine du film : « Il y a une prise de conscience qui s’opère depuis des années par rapport à la place de la femme dans la société, dans le cinéma. Dans les circonstances actuelles, je trouve ça plaisant de participer à un projet qui s’inscrit un peu dans cette mouvance, de s’inclure dans ce film en filigrane. Dans Sibyl, les rôles masculins sont au second plan, ils sont assez discrets, ils viennent nourrir le récit parce qu’ils sont objets ou sujets du désir des personnages féminins. »
Sibyl de Justine Triet, sélection officielle, en salle
{"type":"Banniere-Basse"}