Acteur dans “Yves” de Benoît Forgeard
On connaît bien ses manières lunaires, son cabotinage sans fin, conjuguant la légèreté (voix fluette, yeux malicieux, syndrome de Peter Pan plus ou moins surjoué) et la pesanteur (carrure généreuse, visage ébouriffé et presque bestial), sa coolitude de dandy coloré aussi, bref, on connaît bien son personnage, et pourtant il manquait quelque chose à la carrière de character actor de Philippe Katerine.
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Pas des rôles (il squatte les comédies depuis bientôt vingt ans), pas une reconnaissance (il vient de remporter le César du meilleur second rôle pour Le Grand Bain), mais une famille, un foyer, un point de fixité.
Et il l’a sans doute enfin trouvé avec Benoît Forgeard, faiseur d’ovnis futuristes, drôles et volontiers arty, dont la compatibilité katerinesque crève les yeux, et qui signe avec Yves (présenté à la Quinzaine des réalisateurs) sa deuxième collaboration avec l’acteur.
Qui reste toujours un peu chanteur chez lui : quatre ans après le président pop-star de Gaz de France, il est ici l’imprésario loser d’un rappeur (William Lebghil) nouant une relation fusionnelle, puis bientôt toxique, avec son frigo intelligent. Convaincu, nous confie-t-il, que « les objets ont une âme », Katerine s’est probablement enfin trouvé un pygmalion aussi martien que lui, et donc en mesure de mieux éclairer la sienne.
Yves de Benoît Forgeard. Quinzaine des réalisateurs, sortie le 26 juin
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